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SÉMINAIRE 2008/2009 - LE CORPS ÉLOQUENT : LITTÉRATURE ET POLITIQUE

Depuis plusieurs années, le groupe du CERIEL travaille sur les relations entre littérature et politique, questionnant les « formes du politique » (2006-2007) ou interrogeant les effets d'une confrontation entre la littérature et le politique (« la littérature face au politique » en 2005-2006). C'est cette confrontation, cette écriture « à l'épreuve du politique » pour reprendre un titre de Claude Lefort, qui a d'emblée défini le cadre de notre travail de recherche. En analysant le corps comme métaphore du politique (« Le corps : figuration du politique », 2007-2008), notre attention s'est portée sur la représentation du corps du personnage, un personnage incarné dans le corps duquel le fait historique, la relation politique deviennent visibles et lisibles, prennent place dans une sémiologie.
C'est à partir de la notion de « corps-récit » définie par Antoine de Baecque dans Le Corps de l'histoire. Métaphores et politique, 1770-1800 (Calmann-Lévy, 1993) et illustrée dans son analyse des caricatures révolutionnaires (La Caricature révolutionnaire, CNRS, 1998) que nous avons abordé cette figuration du politique dans les stigmates morbides ou les tortures que l'histoire inflige au corps : décapitations, mutilations, tortures, amaigrissement, épuisement... Durant l'année à venir, en relation avec le Colloque International « Fictions du politique. Des Lumières au XXe siècle » qui se tiendra à Strasbourg les 29, 30 et 31 janvier 2009, nous poursuivrons dans cette voie mais en étudiant davantage le corps dans son geste, sa voix, sa chorégraphie.
Le corps du personnage témoigne, garde des traces, révèle, métaphorise la politique : en un mot, il parle. On songe au roman francophone africain où cette parole du corps est toute d’effets et de démesure, pour réfléchir des situations dictatoriales (par exemple chez Sony Labou Tansi).
Sans négliger les corps stigmatisés, mutilés ou souffrants, ni les corps somptueux, travaillés par les représentations idéologiques (corps des militants du réalisme socialiste par exemple), il s'agira aussi d'étudier l'inscription du corps dans des scénographies : la danse, la pantomime, le mime, ou le modèle d'un théâtre d'ombres, d'un théâtre muet ou de représentations scéniques dans lesquelles le corps de l'acteur l'emporte sur le texte. Dans le second XIXe siècle, la promotion de la figure de Pierrot, étudiée par Jean de Palacio (Pierrot fin-de-siècle ou les métamorphoses d'un masque, Séguier, 1990) témoigne d'un refus du discours et d'une position politique, qui n'en est pas moins maintenu en creux. À l’opposé, les « corps fantasmés » des théâtres de Ionesco ou de Beckett (voir le livre de Marie-Claude Hubert, Langage et corps fantasmé dans le théâtre des années cinquante : Ionesco, Beckett, Adamov, 1987) appellent explicitement une lecture politique. On pourra se demander si, plus récemment, le théâtre militant contemporain a poursuivi et renouvelé la réflexion sur le corps du comédien et la métaphorisation du politique.
Quand la parole se fait entendre, c'est à son oralité, au grain de la voix, qu'il s'agit d'être sensible. Les travaux de l'historienne Arlette Farge (en particulier le récent Effusion et tourment, le récit des corps. Histoire du peuple au XVIIIe siècle, O. Jacob, 2007) qui restitue, à partir des archives, en particulier policières, cette oralité qui individualise le sujet historique, lui donne une voix et un corps - comme l'a fait Michelet qui prétend ressusciter les morts -, rejoignent les recherches sur l'oralité menées par Henri Meschonnic et Gérard Dessons sur la poésie. Ils trouvent aussi un écho dans l’intérêt marqué par la prose contemporaine pour la « peau de la voix » (formule de Joseph Joubert reprise par J.-P. Goux, La Fabrique du continu, Champ Vallon, 1999) suscitant chez des écrivains (Jean-Paul Goux, François Bon, Frédéric Fajardie…) – des sociologues (dans la lignée des travaux de Bourdieu : La Misère du monde, 1993) – l’écoute (et la transcription) de la voix d’autrui, politiquement “dominée”, exclue, ou simplement étrangère – dans sa texture comme dans ses énoncés.
L’invention du « récit-parlerie » (J.-P. Martin) ou du « roman parlant », depuis le moment fondateur Céline-Queneau (1932, date de publication du Chiendent et du Voyage) exprime de son côté un culte de la voix singulière dont Jean-Pierre Martin a montré qu’il accompagnait paradoxalement la perte de la voix politique, se présentait comme « un succédané ou un legs de la courte histoire de la littérature engagée » (La Bande sonore : Beckett, Céline, Duras, Genet, Perec, Pinget, Queneau, Sarraute, Sartre, José Corti, p. 212)
Enfin, au-delà du geste et de la voix, c'est dans le corps sexué et sexualisé que le politique se donne à voir. Dans la relation de séduction, se trouve aussi une transposition d'un rapport de pouvoir, qui peut être celui du maître à son esclave (Octave Mouret règne dans son magasin justement nommé « Au Bonheur des Dames » sur un véritable harem de consommatrices). Mais si le sexe métaphorise la relation despotique, il le met aussi en cause : le sexe de Nana est un petit « outil » (Zola), qui à la fois incarne le Second Empire et le met à bas. Le sexe obscène, orgiaque et excessif, chez un Bataille, exprime un désir de rupture avec les normes en vigueur ; exerçant le corps comme lieu de souveraineté de l’être, il revêt le sens d’une libération, de nature politique au sens large.
Telles sont les quelques pistes que nous nous proposons d'explorer, avec le souhait que ces questionnements rencontrent les vôtres.


Programme des interventions 2008-2009 :

Jeudi 6 novembre : Guy Ducrey, Université Marc Bloch, « L'écrivain devant le corps éloquent de la danseuse »

Mercredi 19 novembre, rencontre avec Charles Juliet, à 20 h 30 heures, au Palais Universitaire, salle Tauler. Le CERIEL a l’honneur d’être associé à la venue de l’écrivain, organisée par Gérard Janus et l’Aumônerie protestante de Strasbourg, en partenariat avec la librairie « Quai des Brumes ».
« Les livres ne m'éloignent pas de la vie, et chaque rencontre, je l'aborde comme j'aborde un livre : avec gravité, concentration, ferveur ». Journal III (1968-1981)

Jeudi 11 décembre 2008 : Olivier Neveux, Université Marc Bloch ,« Des corps et de l'émancipation dans le théâtre politique des années post-1968 ». En savoir plus.

Vendredi 23 janvier 2009 : Marie Scarpa, Université de Metz-Celted, « Quelques lectures ethnocritiques du corps romanesque (Balzac, Hugo, Zola) ». En savoir plus.

Jeudi 12 février 2009 : Catherine Rapenne, Strasbourg, « Le monstre dans la littérature fantastique à l'époque romantique (Mary Shelley, Balzac, Nodier) ». En savoir plus.

Vendredi 13 et samedi 14 mars 2009 : Plusieurs membres du CERIEL, jurys des Prix littéraire Nathan Katz, invitent le groupe de recherche à assister aux 4e Rencontres Européennes de Littérature qui s'ouvriront cette année par une conférence inaugurale de Jean-Yves Masson : « Y a-t-il une littérature européenne ? »

Vendredi 20 mars 2009 : Florian Alix, Université Marc Bloch, « Le corps et le politique chez Roland Barthes : le paradoxe d'un "langage désitué"»

Jeudi 2 avril 2009 :  Jacqueline Ernst, Strasbourg, « Gustave Flaubert, outrances et outrages du corps dans Salammbô » (conférence annulée)

Jeudi 16 avril : Jean-Pierre Martin, Université Louis Lumière (Lyon II), « Éloquence, profération, fureur, vocifération (Autour de Nizan, Péguy, Duras et quelques autres) ». En savoir plus


En savoir plus sur les conférences et les conférenciers de 2008-2009

Jeudi 11 décembre 2008 : Olivier Neveux, Université Marc Bloch ,« Des corps et de l'émancipation dans le théâtre politique des années post-1968 ».

Maître de conférence en arts du spectacle à l’Université Marc Bloch, Olivier Neveux est l’auteur de deux livres :

1. Théâtres en lutte, Le théâtre militant en France des années 1960 à aujourd'hui, La Découverte, 2007.
Voici le début du livre :
« La beauté, quand elle n’est pas une promesse de bonheur, doit être détruite » affirmait, en 1955, autour de Guy Debord, l’Internationale lettriste, refusant par là toute fétichisation de l’art et du beau. Un demi-siècle plus tard, cette vieille “idée neuve” de bonheur semble n’avoir plus aucun avenir. Quiconque en réclame aujourd'hui la promesse suscite le sourire narquois ou la rage du repenti, l’horreur indignée de l’esthète, l’incompréhension du post- moderne. Le Beau n’a rien à voir avec le bonheur ni l’Art avec l’émancipation… C’est pourtant de l’histoire d’un théâtre porteur d’une promesse de bonheur dont voudrait témoigner ce livre — ce qui nécessite, au préalable, de s’entendre sur ce bonheur, quitte, peut-être, à s’éloigner des lettristes […]
Présentation de l’éditeur :
Depuis les années 1960, de nombreuses expériences théâtrales ont revendiqué en France un clair dessein politique. Inscrit au cœur des luttes (anti-impérialistes, ouvrières, féministes, immigrées, homosexuelles, altermondialistes, etc.), ce théâtre militant s’est donné pour but de contribuer, à sa manière, aux combats d’émancipation de son temps. Injustement déprécié ou ignoré, il constitue pourtant tout un pan de l’histoire théâtrale.
[…] Contrairement aux idées reçues, le théâtre militant n’a jamais cessé d’inventer des solutions dramaturgiques et scéniques pour mettre en scène le présent : un présent à transformer. Héritier d’Erwin Piscator, de Bertolt Brecht et des troupes d’agit-prop soviétiques, ce théâtre n’est pas homogène : il est traversé d’options politiques et esthétiques diverses, voire contradictoires, d’Armand Gatti à Augusto Boal, en passant par Alain Badiou, André Benedetto et de nombreux collectifs (la Troupe Z, Al Assifa, le Levant, le Groupov…) […]


2. Une histoire critique du spectacle militant , Théâtre et cinéma militants, 1966-1980, [ouvrage co-dirigé avec Christian Biet], édition Entretemps, 2007
Extrait du livre :
Seule une minorité échauffée par l'astre d'Avignon avait osé crier «Vilar, Béjart, Sa-la-zar !» en juillet 1968. La majorité des militants qui s'intéressent aux arts du spectacle rejettent pourtant, par ignorance plutôt que par mépris, l'héritage que la gauche traditionnelle revendique dans ce domaine. L'institutionnalisation du théâtre populaire leur semble une preuve suffisante de l'ambiguïté des idéaux des pionniers. L'expérience de Chaillot leur paraît suspecte, le national corrompant le populaire. Mesurant mal ce que la scène publique devait à Maurice Pottecher, Henri Barbusse, Romain Rolland, André Antoine, Firmin Gémier, Léon Chancerel, Jean Vilar ou Jean Dasté, ils taxent de récupération les libéralités de l'administration culturelle, non sans qualifier ses retraits de répression. Parmi les dramaturges contemporains, ils retiennent Michel Vinaver pour Les Coréens (1955) et La Demande d'emploi (1971-1973), Jean Genêt pour Les Paravents (1961 et 1966) plus que pour Les Nègres (1959), Armand Gatti pour La Passion du général Franco, interdite par Michel Debré en décembre 1968, enfin Jean-Paul Wenzel pour Loin d'Hagondange (1976) et son «théâtre du quo­tidien». Le sort d'un Jean-Louis Barrault les indiffère, depuis qu'il fut déclaré symboliquement mort lors de l'occupation de l'Odéon. Ils ont vent des recherches des metteurs en scène de la relève, les Roger Planchon, Antoine Vitez, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil, Bernard Chartreux, André Engel, Georges Lavaudant. Rares sont les activistes qui prennent le temps de participer à Nancy à la fête d'un théâtre libéré de ses carcans et de ses corsets, au contact du Living Théâtre, du Bread and Puppet, de Bob Wilson, de Tadeusz Kantor et Jerzy Grotowski. Les gauchistes parisiens suivent de plus près les initiatives des troupes installées à la Cartoucherie : ils saluent le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, la Tempête de Jean-Marie Serreau, sans omettre l'Aquarium de Jacques Nichet, Didier Bezace, Jean-Louis Benoît, Daniel Bougnoux et compagnie, dont ils apprécient surtout la mise en scène d'une grève dans La jeune lune tient la vieille lune toute une nuit entre ses bras (1976).



Vendredi 23 janvier 2009 : Marie Scarpa, Université de Metz-Celted, « Quelques lectures ethnocritiques du corps romanesque (Balzac, Hugo, Zola) »

Résumé de la conférence :
L’ethnocritique de la littérature se propose d’étudier la pluralité culturelle constitutive de l’oeuvre littéraire, manifestée dans la dialogisation de systèmes symboliques plus ou moins hétérogènes (culture orale/culture écrite, culture folklorique/officielle, populaire/savante, profane/religieuse, masculine/féminine, légitime/illégitime, etc.). Dans ces jeux de tensions et d’interactions entre « cosmologies » différentes, le corps apparaît souvent comme l’un des marqueurs privilégiés de la variation culturelle.
Cette question semble d’autant plus posée par le roman moderne, celui dont I. Watt voit l’émergence à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, qui est un roman des mœurs et donc, précisément, si l’on suit les thèses de N. Elias dans La Civilisation des moeurs, un roman de la « civilisation » des corps. C’est ce que nous essaierons de montrer à l’aide de deux premiers exemples, l’un tiré de Madame Bovary et l’autre du Ventre de Paris. Nous reviendrons aussi, à propos de ce dernier roman, sur la bataille des Gras et des Maigres qui organise le système des personnages et qui nous semble la version zolienne d’un schème culturel connu, le combat de Carnaval et de Carême.
Dans la dernière partie de l’exposé, et ce sera une autre façon d’aborder le roman du XIXe siècle comme récit du « vivre ensemble », nous lirons la trajectoire du personnage en termes d’initiation (au sens de socialisation par l’apprentissage des différences de sexes et d’états). Du détour par l’autre (l’autre mort, l’autre sexué, l’autre sauvage), détour inévitable dans la construction de l’identité, le garçon inachevé et « idiot » (Quasimodo) ou la jeune fille éternelle (l’Angélique du Rêve de Zola) ne « reviennent » pas vraiment et c’est leur corps, là encore, qui en témoigne. Si le Colonel Chabert revient bien, lui, du pays des morts, son corps de revenant, méconnaissable et pourtant reconnu de tous, nous semble cristalliser l’essentiel des enjeux du roman de Balzac dans l’opposition, éminemment politique aussi, entre une culture – perdue et pour une large part fantasmée – de l’oralité traditionnelle et la culture, moderne et tragique, de la raison graphique (et des papiers d’identité). « Le monde social et judiciaire lui pesait sur la poitrine comme un cauchemar. »

Pour en savoir plus sur l'ethnocritique, consulter www.ethnocritique.com/ et lire l'article de Marie Scarpa « Pour une lecture ethnocritique de la littérature » publié dans Littérature et Sciences Humaines, CRTH / Université de Cergy Pontoise, Paris, Les Belles Lettres, janvier 2001.

Marie Scarpa est l'auteur de :

Le Carnaval des Halles - Une ethnocritique du Ventre de Paris de Zola, CNRS éditions 2000, 304 p.
ISBN : 2-271-05829-5


Présentation du livre par l'auteur :
Le Carnaval des Halles est une approche ethnocritique du troisième roman du cycle des Rougon-Macquart, Le Ventre de Paris.
L’ethnocritique est une méthode d’analyse littéraire qui se propose d’étudier la polyphonie culturelle constitutive de textes de notre patrimoine ; elle vise à analyser plus particulièrement, pour l’instant, la manière dont ces œuvres « textualisent », selon leur logique propre, des formes de cultures minorées, populaires, folkloriques.
Partant de ce qui est souvent dit du Ventre de Paris, à savoir qu’il appartient à une « littérature des matières », nous tentons un état de la question à partir duquel nous posons les fondements de notre démarche : choisissant d’en rester au « ras du texte » et de ne pas emprunter les voies d’une lecture « épique » ou « mythique », nous considérons que le discours sur la matérialité du roman gagne à être repensé sur un plan plus culturel. Cette dernière, en effet, remarquable aussi bien par les moyens stylistiques mis en œuvre que par la nature de la matière décrite, très crue, peut être lue également en termes de « stratégie scripturale distinctive », stratégie qui serait liée à la position d’Emile Zola dans le champ littéraire de la fin du XIXe siècle.
De la même manière, à propos de la valeur documentaire – ethnographique – du roman, nous déplaçons l’accent des analyses habituellement menées en resituant l’écrivain naturaliste et sa « méthode » dans l’histoire des sciences sociales et notamment ethnologiques. Nous montrons que Zola construit le quartier des Halles en articulant un « territoire » spécifique, pris entre urbanité et ruralité, entre archaïsme et modernité haussmannienne, à une population relativement homogène par ses origines populaires et provinciales comme par ses activités. Nous insistons ensuite sur la nécessité qu’on sent chez l’écrivain d’écrire un groupe social, quasi communautaire, fonctionnant comme une véritable micro-société de voisinage, comme « un village dans la ville », soumis à un certain partage du public et du privé ainsi qu’à des tensions qui s’expliquent pour une large part par l’opposition, au niveau de ses « habitants », entre un ethos petit-bourgeois et un ethos populaire. La destinée romanesque du personnage de Florent découle alors assez logiquement de ces données.
Comme elle est déterminée aussi par la lutte des Gras et des Maigres qui organise le système des personnages, dans laquelle nous lisons la réappropriation zolienne du motif traditionnel, tant artistique que folklorique, du Combat de Carnaval et de Carême. Plus que d’un simple rapprochement, il s’agit, pour nous, d’une véritable réécriture qui joue sur tous les niveaux du texte (organisation générale, énonciation, chronotope, « système alimentaire », caractérisation des personnages et leurs parcours narratifs, écriture zolienne, etc.). L’étude de la carnavalisation du roman – qui est l’objet principal de l’essai – prend en compte les travaux de M. Bakhtine, auxquels nous proposons d’associer les savoirs qu’historiens de la culture, folkloristes et ethnologues de la France ont dégagés des pratiques mêmes du Carnaval (et notamment, à Paris, au XIXe siècle). Cette étude met en valeur le « rendement » de l’approche privilégiée dans la lecture littéraire de l’œuvre, dans la lecture de la fiction comme narration.
Le dernier chapitre revient sur la portée tant scripturale que politique et symbolique de l’usage – particulièrement ambivalent – du carnavalesque dans Le Ventre de Paris et esquisse quelques prolongements en direction des autres œuvres littéraires d’Emile Zola.
En concluant, nous posons les premiers jalons d’une réflexion sur la situation de l’ethnocritique (qui articule poétique des textes, étude de leur réception et perspectives ethnologiques) par rapport à d’autres méthodes de critique littéraire qui pourraient lui être comparées (la sociocritique ou la mythocritique, par exemple).


Jeudi 12 février 2009 : Catherine Rapenne, Strasbourg, « Le monstre dans la littérature fantastique à l'époque romantique (Mary Shelley, Balzac, Nodier) »
Le conte et le genre fantastique en général semblent accueillir une écriture du retrait et même du renoncement, retrait dans le monde de l'imagination parfois la plus débridée. Tantôt sombre, avec la mode du gothique, tantôt extravagant et fantasque, avec des écrivains comme Charles Nodier, le genre s'appuie toutefois sur une représentation du corps qui peut donner lieu à une lecture politique


Jeudi 16 avril : Jean-Pierre Martin, Université Louis Lumière (Lyon II), « Éloquence, profération, fureur, vocifération (Autour de Nizan, Péguy, Duras et quelques autres) »

Bio : Né à Nantes en 1948. Hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand, études de philosophie à la Sorbonne. Après 68, militant de la Gauche prolétarienne, travaille pendant quatre ans en usine, successivement à Saint-Nazaire et à Saint-Etienne. Après quoi trou noir. Puis campagne, montagne à vaches : trois ans dans le Nord-Finistère, huit ans en Auvergne (artisanat, chantiers, jazz) (n'a jamais vécu en communauté, n'a jamais pratiqué l'élevage de chèvres). Voyages en Amérique et en Asie. En 1987, passe par correspondance l’agrégation de Lettres. Thèse sur Michaux. Actuellement professeur de littérature contemporaine à l’Université Lyon 2, membre de l’Institut Universitaire de France.


Fictions :
Le Laminoir, Champ Vallon, 1995.
Le Piano d'Épictète, Corti, 1995.
Corner-line, Paroles d'aube, 1998.
Sabots suédois, Fayard, 2004.

Essais :
Henri Michaux, écritures de soi, expatriations, Corti, 1994 (Prix Rhônes-Alpes de l’essai)
Contre Céline, ou D'une gêne persistante..., Corti, 1997.
La Bande sonore, Corti, 1998. (essai sur le roman au XXe siècle, la voix et le jazz)
Henri Michaux, ADPF, Editions des Affaires Etrangères, 1999.
Henri Michaux, biographie, Gallimard, 2003 (Prix de littérature générale de l’Académie française) (traductions en cours en japonais et en espagnol)
Le Livre des hontes, Seuil, coll. Fiction & Cie, 2006 (Grand Prix de la critique) (traduit en roumain et en russe)


Colères d’écrivains, sous la direction de Martine Boyer-Weinmann et de Jean-Pierre Martin, éditions Cécile Defaut, 2009.

« En vérité, celui qui ne connaît pas la colère ne sait rien. Il ne connaît pas l'immédiat.» (Michaux).
S’il veut pouvoir tenir la plume ou taper sur un clavier, l’écrivain en colère doit se calmer un peu. En colère on n’écrit pas : on fulmine, on se récrie, on invective. Il se pourrait cependant que dans l’après- coup se produisent des affleurements de textes : l’idée et la forme seraient alors affectés par l’émotion première. Il doit bien y avoir des cas où la colère s’est recyclée dans la matière d’une langue littéraire, migrant du corps physique pour innerver le corps de la page. Genet « évoque « l’extraordinaire pouvoir verbal de la colère ». Et l’on peut rêver, comme Artaud, d’une littérature « chargée des colères errantes d'une époque ». En colère on n’écrit pas, certes, mais la colère fait écrire : telle est l’hypothèse de ce livre.
Nous avons demandé à une douzaine d’auteurs de livrer leur variation personnelle, sensible, irritée ou sereine, sur cette incandescence - d’exprimer leur réflexion et leur humeur sur le rapport insaisissable de la colère au fait littéraire.
Qu’est-ce que cela signifierait, écrire sous le régime de la colère, et d’une certaine façon, sous son emprise ? Qu’est-ce que cela nous donnerait à penser de cette émotion, une colère écrite, à supposer que cela puisse exister ? Y a-t-il un génie colérique de la littérature ? Comment la colère travaille-t-elle le texte littéraire, comment émeut-elle la pensée critique, y a-t-il une écriture de la colère, des écrivains en colère ? Ce sont des questions de ce genre - et quelques autres -, que cet ensemble de réflexions singulières permettra d’explorer, sans en esquiver les impasses et les difficultés.
La colère est un anti-neutre, nous dit Barthes.


Jean-Pierre Martin, Le Livre des hontes, Seuil, 2006

On ne s'étonnera pas de trouver dans la honte - émotion particulièrement inavouable, à la fois historique et singulière, intime et collective, plus que toute autre, peut-être, extensive, expansive, contagieuse, susceptible de traverser tous les individus sans distinction - un alcool fort de la littérature. Car si nous pouvons nous sentir solidaires de quiconque fait l'aveu de sa honte, et en particulier de celui qui l'écrit, c'est que ayant partie liée avec notre expérience commune, il est celui qui nous dit : je suis comme vous. Plongeant dans les gouffres de la déconsidération de soi, la littérature ose briser avec fracas le " silence sacré de la honte ". Elle donne à penser, d'une manière plus aventureuse et plus exploratrice que toute théorie, ce phénomène incessant qu'est la transformation d'un sujet en objet.

Extrait du livre : « Les réseaux de la disgrâce »

« Ah ! rumeur affreuse, mère de ma honte ! » Sophocle, le choeur dans Ajax

«Vous ne savez pas que la honte est collective ? dit un personnage féminin de Rushdie. La honte de n'importe laquelle d'entre nous rejaillit sur nous toutes et nous fait baisser la tête.» La honte n'est pas nécessairement une honte de soi. Elle peut être aussi une honte par procuration, une honte selon les autres, pour les autres. La langue espagnole a pour cela une belle expression : la vergüenza ajena, littéralement la «vergogne des autres», ou plutôt la honte qu'on éprouve solidairement à l'égard d'autrui. C'est pourquoi le témoin détourne les yeux, évitant ainsi de rencontrer ceux d'un autre témoin. «La honte leur interdit de se regarder en sa présence, même si elle dort», écrit Duras dans Dix heures et demie en été.
L'espace collectif des hontes est cependant extrêmement hiérarchisé. L'autre que l'on croise, à qui l'on dit bonjour, à qui l'on sert à boire, est aussi une instance politique. Occupant un rang social, il envahit notre espace, et le structure. Sa puissance dominatrice se manifeste dans les moindres gestes de la vie quotidienne. Mais dans cet enchaînement inextricable des hontes, nul n'est sûr de tenir à tout instant le haut du pavé. Le dominant lui-même est tributaire de son serviteur. Jean-Jacques, dans l'état de domestique, tétanisé par Mlle de Breil, éprouve la honte de ne pas être à la hauteur. Il redresse momentanément la situation: montrant devant toute l'assistance son savoir et sa maîtrise du langage, il réussit enfin à attirer l'attention de la demoiselle. Mais il commet ensuite la maladresse, lui servant à boire, de répandre de l'eau sur l'assiette et même sur elle. C'est alors Mlle de Breil qui «rougit jusqu'au blanc des yeux». Et l'adolescent de rougir à nouveau. La leçon que Proust a retenue de Gabriel de Tarde, à savoir que le rapport entre deux individus est d'emblée une évaluation réciproque du statut social de l'autre, va plus loin qu'on ne l'imagine. Car, dans ce premier regard où l'un et l'autre se jaugent (parlure, costume, teint, allure, manières), on pourrait voir une des sources de la honte, soit un principe social de domination qui implique la perception immédiate, de part et d'autre, d'un sentiment de supériorité ou d'infériorité. Ce que Proust appelle l'«optique des gradins sociaux», cette optique des appartenances culturelles, géographiques, symboliques, qui est aussi une acoustique, produit de la prestance ou de la gêne. Tout le corps se fait regard, mais aussi écoute de l'autre dans ses faiblesses et ses suprématies : on y entend les accents, les provincialismes, le ton et le chant imparfait des dominés.


Jean-Pierre Martin, La Bande sonore : Beckett, Céline, Duras, Genet, Perec, Pinget, Queneau, Sarraute, Sartre, José Corti, 301 p., 1998

Ce volume contient :
I ÉCOUTONS-LES ÉCRIRE
La voix fétiche
Je-Phallus et phonosexe
Le post-romantisme et le câble
Romans de voix ?
Scénario

II AU SIÈCLE DU SKAZ (Charles Cros, Louis Armstrong, Joyce)
Charles Cros et l'invention de la logosphère ou : la Voix qui descend
Louis Armstrong au bout de la langue ou : le gai savoir de la glotte
In the groove
Swing du roman bruiteur
Alliés insoupçonnés
D'Armstrong à Joyce

III ROMAN DE VOIX ET DÉSIR DE PAROLE (Cendrars, Queneau, Céline, Beckett)
Guerre des langues
La fracture, ou le mal parlé et le bien-écrire
Truquer et trafiquer : les petits commerces de voix
Vendryes, Cendrars, Queneau : "Nous écrivons une langue morte"
Mises en bouche
Ironie ou identification émotive
Queneau et le clin d'ouïe
La voix lyrique et l'oreille tous azimuts
Le romancier philologue et l'altérité

IV ÉROS ET RÉTHORIQUE DE LA VOIX (Sarraute, Pinget, Genet, Beckett, etc.)
Enjeux de la voix
Mythologies de la voix
Rhétorique de la voix antirhétorique
Éros typographe
Descente dans le tremblé de la voix : la sous-ponctuation chez Sarraute
Éros trivial
Genet et l'"honneur du nom"
Beckett t les couillons
Portraits de voix

V MOI-VOIX ET MI-VOIX (Céline, Duras, Beckett)
Le culte de la voix et le charme du tic
Le moi-voix post-romantique
Duras, ce qui l'émeut, serait-ce elle-même…et comme elle s'écrit ?
Sourdine et mi-voix
Le roman comme illusion de voix
Honte et leurre de la voix
Une troisième voix ?

VI DE LA VOIX À L'OREILLE (Big-band, solos de Sartre et Perec)
L'ardoise magique ou l'ouïr-mourir-écrire
Speaker's corner
Sartre, le tonneau et le porte-voix
Perec au micro, carrefour Mabillon
La Grande Surface
Vers un amuïssement ?
Territoires de roman de voix
Histoire et angle de voix
Histoire d'oreille

VII PRACTICAL JOKES (Woody Allen, Dieu, Beckett et moi)
Woody, la voix de Dieu, Abraham et Sara
Réincarnation de Samuel Beckett
ANNEXE I

RAYMOND QUENEAU : LE ROMAN À VOIX BASSE
Une "voix Queneau"?
La voix mise en fiction
La machine Queneau
Le peu de voix de l'umour
La langue du sujet, comme un corps à jamais étranger à la littérature

ANNEXE II
ROBERT PINGET PAR OUÏ-ÉCRIRE
Bourdonner à l'oreille
Le ton et le tréfonds
Alchimie du ton
Le romancier du "pchll"
"Entende qui a des oreilles"

Colloque "Les Fictions du poliitique", 29-31 janvier 2009

Depuis sa plus lointaine origine, ce que les modernes désignent du nom de littérature est le lieu d’une intense activité de représentation et de mise en fiction du politique. C’est cette vocation pérenne et transhistorique de la littérature que ce colloque se donne pour tâche d’explorer, du XVIIIe siècle à nos jours.

Par fictions du politique, on entendra la manière dont la question politique vient à s’illustrer dans une fable, à s’incarner dans des personnages, à se réfléchir dans un espace idéal ou tangentiel, à se projeter dans des situations imaginaires ou latérales ; bref, à se représenter selon des modalités spécifiques dont ce colloque tâchera de dégager les contours, de vérifier les invariants ou de retracer les évolutions.

Les fictions du politique s’étant déployées dans toutes les formes et les genres littéraires envisageables, ce colloque les admettra sans restriction, dans l’ambition d’en dégager s’il se peut des stylistiques et/ou des poétiques. Dans cette visée, on prêtera une attention particulière aux œuvres enregistrant le croisement de l’érotique et du politique, du corps biologique et du corps social, de l’histoire et de ses représentations. L’importance des tropes dans l’élaboration de telles fictions mérite en effet une attention particulière, comme l’ont montré les travaux pionniers d’Alain Grosrichard sur Montesquieu (Structure du sérail. La fiction du despotisme asiatique dans l'Occident classique, Seuil, 1979) ou ceux qu’Antoine Baecque a consacrés à l’évolution des métaphores corporelles dans le passage des Lumières au premier Romantisme (Le Corps de l'histoire. Métaphores et politique (1770-1800), Calmann-Lévy, 1993). Au-delà du rôle fondamental de la métaphore, il conviendra aussi d’envisager le retour en force de l’allégorie, pourtant condamnée tant par Diderot que par les romantiques, et le déploiement massif de l’oxymore permettant aux contemporains de la Révolution française de penser simultanément l’ancien et le nouveau (Chateaubriand, Tocqueville) ou à leurs successeurs de mettre en scène les conflits inhérents à la démocratie (Hugo ou les écrivains de la francophonie). On ne se limitera pas au genre de l'œuvre à thèse, sinon pour éclairer le jeu, dans tous les sens du terme, qu'introduit la fiction dans le discours idéologique.

Le point de départ de cette enquête nous est fourni par la parution des Lettres persanes (1721), œuvre dont il est loisible de penser qu’elle inaugure un nouveau régime de la fiction du politique, en prenant manifestement congé des deux modèles dominants en son temps : l’utopie insulaire nourrie par la dissidence religieuse (Veiras, Foigny) et le traditionnel miroir du prince revisité par Fénelon dans son Télémaque. À l’opposé de ces modèles, les Lettres persanes déploient un espace symbolique réunissant sous une même métaphore le pouvoir érotique et le pouvoir politique, dont la collusion définit précisément le despotisme. Cette exemplaire conjonction d’Eros et du politique se retrouvera dans maints romans du XIXe siècle, tout spécialement chez Balzac, des Chouans (1829) au Curé de village (1842) ou dans Les Rougon-Macquart de Zola, ainsi que dans plusieurs romans francophones d’Afrique noire, des Antilles ou du Maghreb.

Un nouveau paradigme est ainsi constitué, susceptible d’une infinité de variations dont ce colloque se propose une première exploration à travers la littérature française des trois derniers siècles, sans en exclure les littératures francophones qui permettent de les étudier dans le prisme révélateur des réactions anticoloniales et des mouvements indépendantistes.

Le colloque se tiendra à Strasbourg les 29, 30 et 31 janvier 2009. Les propositions de communication sont à adresser avant le 30 juin 2008 à l’un des membres du comité scientifique du colloque :

-           Pierre Hartmann (hartmann@umb.u-strasbg.fr)

-           Romuald Fonkoua (rfonkoua@club-internet.fr)

-           Éléonore Reverzy (ereverzy@free.fr)



COLLOQUE INTERNATIONAL DES 29, 30 ET 31 JANVIER 2009 « LES FICTIONS DU POLITIQUE du XVIIIe siècle à nos jours »

UNIVERSITÉ MARC BLOCH-STRASBOURG II

PROGRAMME

Coordination Pierre HARTMANN (CELAR), Romuald FONKOUA (CERIEL) et Éléonore Reverzy (CERIEL)


Salle Fustel de Coulanges, Palais Universitaire, Place de l'Université, Strasbourg
(Tram C, direction Neuhof, arrêt Gallia)


Pouvoirs d'Éros (matinée du jeudi 29 janvier 2009, 9 h) - Président de séance : Claude Leroy
Jean-Paul Schneider (UDS) « Pouvoirs et contre-pouvoirs mis en fiction : vers la définition d'une spécificité du politique. Le cas des Lettres persanes »
Claude Klein (Strasbourg) « Dynamique narrative et valeurs morales dans La Dot de Suzette de Joseph Fiévée »
Florence Lotterie (ENS -Lyon) « De l'esprit féminin contre les lois ? Fictions sadiennes du despotisme »
Thierry Bret (Nice) « Son Excellence Eugène Rougon ou la politique des corps »
Anna Saignes (Grenoble III) « Éros et totalitarisme »

Fables politiques (après-midi du jeudi 29 janvier 2009, 14 h) - Président de séance : Jean-Michel Wittmann
Jacques-David Ebguy (Nancy II) « Une ténébreuse affaire, un roman politique ? Du retrait du souverain au règne de la société »
Jean-Louis Cabanès (Paris X) « Politiques du simple »
Pierre-Louis Rey (Paris III) « Une fable aristocratique : Les Pléiades de Gobineau »
Arnaud Bernadet (U. de Besançon) « La manière et l'idéologie : Bruxelles chevaux de bois (1874-1880-1889) de Paul Verlaine »
Sylvie Servoise-Vicherat (Nancy II) « La fabulation du politique dans l'œuvre de Volodine »

Allégories du politique (matinée du vendredi 30 janvier 2009, 9 h 30) - Président de séance : Pierre-Louis Rey
Pascal Maillard (UDS) « Poétique et politique de l'allégorie chez Baudelaire »
Jean-Michel Wittmann (U. de Metz) « ''Les éléments proprement inassimilables par le roman...'' : la représentation métaphorique du corps social dans les fictions gidiennes »
Roselyne Waller (IUFM Alsace) « Les figures aveugles chez Aragon »
Corinne Grenouillet (UDS) « Les allégories du politique dans le récit d'entreprise contemporain »
Émilie Sevrain (Paris XIII) « Figures féminines et politique institutionnelle dans la fiction francophone de l'Afrique subsaharienne : des pensées subversives aux conduites révolutionnaires »

Temps, histoire et politique (après-midi du vendredi 30 janvier 2009, 14 h) - Président de séance : Laurent Baridon
Pierre Hartmann (UDS) « Pour une typologie des régimes littéraires de représentation de l'Histoire : le legs du XVIIIe siècle »
Stéphanie Genand (U. de Rouen) « Se perdre dans l'émigration ? De l'obscurité politique à l'identité incertaine à la fin du siècle (1795-1810) »
Angélique Tintinger (U. de Marne-la-Vallée) « Lamartine et l'Histoire des Girondins : évolution et adaptation du passé pour des fins politiques »
Charlotte Krauss (UDS) « Traverser la Bérézina : la fonction curative de la fiction dans la perception de faits politiques »
Gisèle Séginger (U. de Marne-la-Vallée) « Écrire l'histoire de l'Histoire : Barbey d'Aurevilly »
Laurence Turetti (Strasbourg) « Les romans alsaciens : du récit de voyage à la construction politique (1870-1914) »

Corps et Carnavals (matinée du samedi 31 janvier 2009, 9 h 30) - Président de séance : Jean-Louis Cabanès
Laurent Baridon (Grenoble II) « L’architecte au pouvoir : politique du corps dans les fictions de Claude-Nicolas Ledoux »
Bertrand Marquer (UDS) « L'art de passer à table : une mise en fiction du politique au XIXe siècle »
Dominique Laporte (U. de Manitoba) « Une écriture chtonienne de la IIIe République : la carnavalisation du corps politique dans les Romans contemporains de Catulle Mendès »
Denis Saint-Amand (U. de Liège) « Castors, ouvriers et conscrits. Politique d'Illuminations »
Claude Leroy (Paris X) « Révolutions de carnaval au temps des Années folles »

Questions de démocratie (après-midi du 31 janvier 2009, 14 h) - Présidente de séance : Gisèle Séginger
Bernard Gendrel (U. de Tours) « Balzac ou la double poétique du politique »
Sylvie Jeanneret (U. de Lausanne) « Révolution et famille dans l'imaginaire romanesque du XIXe siècle : Hugo et Balzac »
Étienne Beaulieu « La ville démocratique : Victor Hugo et la parataxe culturelle »
Florence Pellegrini (ITEM/CNRS) « Bouvard et Pécuchet et le mal démocratique »
Kalai Sandor (U. de Debrecen) « La médiatisation du terrorisme. L'Affaire N'Gustro et Nada de Jean-Pierre Manchette »

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