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Professeure, Littérature française des XXe et XXIe siècles
corinne.grenouillet@unistra.fr
Responsable du CERIEL (Centre d'études et de recherches : Idées, Esthétique et Littérature), UR 1337, aux côtés de Bertrand Marquer
Responsable du Master MEEF Enseigner les lettres pour la faculté des lettres (en collaboration avec l'INSPE)
Directrice de la collection Recherches croisées Aragon / Elsa Triolet (Presses Universitaires de Strasbourg)
Membre de l'Équipe de Recherche Interdisciplinaire sur Elsa Triolet et Aragon (ÉRITA)
Co-Webmestre de ce site
Mise à jour du 15 novembre 2021
Mes travaux ont d’abord porté sur l’œuvre romanesque de Louis Aragon, en particulier sur la réception des Communistes, le roman historique qu’il fit paraître de 1949 à 1951, dans les conditions de la Guerre froide et d’une politique culturelle du PCF valorisant « l’art de Parti ». Ma thèse, soutenue en 1992, a étudié une double figure du lecteur : le lecteur réel, le militant qu’Aragon a pu rencontrer à la Grange-aux-Belles en 1949 par exemple et qui s’est reconnu avec enthousiasme dans ce roman, et le lecteur fictif, c’est-à-dire la représentation romanesque du lecteur. D’emblée s’est dessiné un double intérêt : pour le roman et ses relations avec la « réalité », historique ou sociale (j’ai montré que les personnages de lecteurs constituaient les miroirs des lecteurs réels) ; pour les conditions de diffusion et de réception de la littérature. Mon approche a longtemps été centrée sur les questions relatives à la lecture : lecture que des critiques ont faite de l’œuvre d’Aragon, lecture qu’Aragon a faite d’écrivains qu’il a promus par le biais des Lettres françaises, l’hebdomadaire qu’il dirigea de 1953 à 1972.
Un deuxième ensemble de travaux relève d’une approche sémiolinguistique et stylistique, marquée par l’analyse de discours que Jean Peytard, mon directeur de thèse, avait impulsée à Besançon. Les travaux de Mikhaïl Bakhtine m’ont servi à définir la polyphonie constitutive du discours romanesque, et je me suis écartée des sentiers aragoniens pour mener quelques études sur des auteurs du XXe siècle (Claude Simon, Louis-René Des Forêts) et tenter l’analyse du « discours radiophonique » (étude d’une émission de radio de France-Culture).
C’est pourtant dans des travaux d’histoire littéraire (édition critique des lettres d’Aragon à Albert Béguin, étude de la participation d’Aragon à l’Académie Goncourt en 1968) et dans l’analyse des romans d’Aragon, principalement du Monde réel (examinés dans le troisième chapitre du mémoire de synthèse : « Histoire, politique, intertexte »), que réside le cœur de ma recherche. J’ai interrogé la représentation de l’Histoire dans ces romans, Histoire au sens large qui intègre aussi bien la question juive dans Les Voyageurs de l’Impériale, le féminisme dans Les Cloches de Bâle que le stalinisme dans La Mise à mort. Chez Aragon, le traitement de l’Histoire est tributaire de son engagement politique communiste et je cherche à examiner comment celui-ci détermine la création romanesque. L’intertexte est multiforme et j’ai tenté d’éclairer certains points du dialogue des romans d’Aragon avec les discours littéraires ou sociaux qui l’ont précédé.
Avec Patricia Principalli, je me suis attachée à dresser l’inventaire des figures « populaires » dans les romans d’Aragon ; ces personnages, construits selon les modalités du réalisme et tout secondaires qu’ils soient, sont récurrents dans les romans du Monde réel (1934-1951) et dans La Semaine sainte (1958) ; nous avons voulu saisir en quoi l’engagement politique de l’écrivain avait pu nourrir, voire déterminer, son esthétique romanesque. Le résultat de ces travaux fut présenté dans deux colloques successifs, l’un sur Aragon politique en 2004, l’autre sur Les Voix du peuple en 2005. Ce dernier colloque, que j’ai organisé aux côtés d’Eléonore Reverzy, professeur à l’Université de Strasbourg, envisageait la manière dont la littérature fait entendre les voix du peuple aux XIXe et XXe siècles. J’ai alors étudié les rapports d’un autre écrivain avec le peuple : Blaise Cendrars.
La question du peuple m’a conduite assez naturellement vers le travail et sa représentation dans la littérature du XXe siècle. Il s’agit de mieux comprendre ce qui se joue dans notre monde, de mieux saisir ses « mutations » et leurs « reflets dans la littérature », pour reprendre un titre d’Aragon. Ces travaux trouvent un point d’aboutissement avec l’inédit que j’ai récemment présenté dans mon dossier d’Habilitation à diriger les recherches : L’Écriture au travail, la parole des travailleurs d’aujourd’hui, témoignage et littérature, qui entreprend de dresser la cartographie testimoniale et autobiographique de ce territoire inexploré. Je m’attache à inventorier les textes où des travailleurs, des « prolétaires » (au capital culturel divers), disent je pour parler de leurs expériences professionnelles, à l’usine, aux caisses de supermarché, dans les fast-food d’aujourd’hui. Cet essai est la pierre angulaire d’un édifice plus vaste qui inclut les romans d’entreprise contemporains et les récits de filiation auxquels j’ai consacré des articles.
Le titre du mémoire de synthèse de mon HDR, soutenue le 9 février 2013 : Lectures d’Aragon, écritures au travail, articule deux volets, un massif aragonien et des travaux consacrés à la littérature contemporaine, vue sous l’angle de la représentation du travail. L’ambiguïté syntaxique des deux formules sert à mettre en cohérence ces deux volets : lectures d’Aragon concerne tout autant la manière dont on a lu ses œuvres que le rôle d’Aragon comme critique et passeur des œuvres d’autrui ; écriture au travail renvoie aussi bien au fonctionnement du texte aragonien qui croît à partir de multiples sources documentaires et littéraires (jeux intertextuels, écriture de l’histoire, etc.) qu’à la manière dont les auteurs de la littérature contemporaine tentent de rendre compte des modifications du monde de l’entreprise et des mutations actuelles du travail.
Livre n° 1. Lecteurs et lectures des Communistes d’Aragon, Presses Universitaires Franc-Comtoises, coll. Annales Littéraires n° 687, Série « Linguistique et sémiotiques » n° 38, 2000, 323 p.
Ce livre est tiré de ma thèse. Pour en savoir plus sur la thèse et
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Comptes rendus :
Revue d’Histoire littéraire de la France, n° 1, janvier-mars 2003, p. 222-223.
Jean Verrier, Note de lecture, Le Français d’aujourd’hui, supplément au n° 138, septembre 2002, p. 20.
Alain Nicolas, « Comment Les Communistes furent reçus », L’Humanité, jeudi 6 mars 2003, p. 22.
Angela Kimyongür, French Studies vol LVIII, number 1, january 2004, p. 139-140.
Livre n° 2. Usines en textes, écritures au travail : Témoigner du travail au tournant du XXIe siècle, Classiques Garnier, 2015, 261 p.
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Comptes rendus, articles de presse et émission de radio :
Mathilde Roussigné, « Corinne Grenouillet, Usines en textes, écritures au travail. Témoigner du travail au tournant du XXIe siècle », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 20 mars 2015
Antoine Perraud, « La parole ouvrière a voix au chapitre », Mediapart, 4 avril 2015.
Sébastien Bonetti, « Des mots pour dire le travail et ses souffrances », Le Républicain lorrain, 15 avril 2015.
Entretien de Corinne Grenouillet avec A. Perraud, émission Tire ta langue, France-Culture, 26 avril 2015
Titika Dimitroulia, « Εργασία, ανεργία, αλλοτρίωση. Εργασία και εργαζόμενοι: μαρτυρίες και λογοτεχνικά έργα [Travail, chomage, aliénation I. Travail et travailleurs: Témoignages et littérature] », Le Monde diplomatique (Grèce), 5 juillet 2015.
Morgane Kieffer, « Raconter le travail à l’ère post-industrielle », Acta fabula, vol. 16, n° 7, Notes de lecture, Novembre 2015.
Sylvain Vagner, « Les récits prolétaires vus par une universitaire », Le Nouveau jour, 14 février 2016.
Carole Bisenius-Penin, « Corinne Grenouillet, Usines en textes, écritures au travail. Témoigner du travail au tournant du xxie siècle », Questions de communication, n° 28, 2015, p. 314-315.
Loan Nguyen, « Quand les ouvriers écrivent pour faire entendre leur voix », L'Humanité, 25 avril 2016. [l'article en pdf].
Andrée Chauvin, Usines en textes, écritures au travail, Semen, n° 41 L'Enonciation éditoriale, ouvrage coordonné par Marc Arabyan, Presses Universitaires de Franche Comté, avril 2016, p. 181-184. [l'article en pdf]
Livre n° 3. Huit études sur Les Voyageurs de l’impériale [en collaboration avec Hervé Bismuth et Luc Vigier, ouvrage coordonné par Corinne Grenouillet], Éditions du Temps, 2002, 160 p.
Rédaction des chapitres suivants :
« La question juive », p. 31-49
« Le roman de Dora », p. 87-100
« Les genres du roman », p. 135-154
Ouvrage épuisé.
Fichiers pdf téléchargeables en cliquant sur l'image :
Livre n° 4. Aragon, Elsa Triolet et les cultures étrangères, Actes du colloque de Glasgow, avril 1992, en collaboration avec Andrew Macanulty [publication coordonnée pour le GRELIS], Presses Universitaires Franc-Comtoises, coll. « Annales Littéraires » n° 682, Série « Linguistique et sémiotiques » n° 34, 2000, 219 p.
Livre n° 5. Les Voix du peuple dans la littérature des XIXe et XXe siècles, en collaboration avec Éléonore Reverzy, Presses Universitaires de Strasbourg, 2006, 399 p.
Livre n° 6. Les Formes du politique, en collaboration avec Éléonore Reverzy, Presses Universitaires de Strasbourg, coll. « Configurations littéraires », 2010, 188 p.
Livre 7. La Langue du management et de l’économie à l’ère néo-libérale : formes sociales et littéraires, en collaboration avec Catherine Vuillermot, coll. « Formes et savoirs », 2015, 294 p.
Comptes rendus et articles de presse :
Lire une interview de C. Grenouillet et C. Vuillermot-Febvet sur La Marseillaise du 20 février 2016
Antoine Perraud, « Détecter et abjurer la langue du marché », Médiapart, 6 mai 2016.
Antoine Perraud, « Tout sur LAMEN », Le Monde selon Antoine Perraud, France-Culture, 1er mai 2016 [émission d'une durée de cinq minutes]
Stéphanie Bertrand, « Corinne Grenouillet et Catherine Vuillermot-Febvet, La Langue du management et de l’économie à l’ère néolibérale. Formes sociales et littéraires », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2016, mis en ligne le 23 février 2016, consulté le 31 mai 2016. URL : http://lectures.revues.org/20195
En attendant Nadeau, n° 29, mars 2017
,Bruno Salgues, Questions de communication, n° 31, 2017/1, p. 520-521. [l'article en pdf]
Chantal Michel, « Cesser de dire amen », Acta fabula, vol. 18, n° 2, Notes de lecture, Février 2017.
Livre 8. Mémoires de l'événement. Constructions littéraires des faits historiques (XIXe-XXIe siècle), en collaboration avec Anthony Mangeon, Presses universitaires de Strasbourg, 2020.
Pour voir la couverture en grand, cliquer sur l'image
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Livre n° 9. Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet n° 7, en collaboration avec Maryse Vassevière, Presses Universitaires Franc-Comtoises, coll. « Annales Littéraires », Série « Linguistique et sémiotiques », 2001, 304 p.
Livre n° 10. Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet n° 8, en collaboration avec Maryse Vassevière, Presses Universitaires de Strasbourg, 2002, 308 p.
Livre n° 11. Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet n° 9, en collaboration avec Maryse Vassevière et Luc Vigier, Presses Universitaires de Strasbourg, 2004, 288 p.
Livre n° 12. Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet n° 10, en collaboration avec Maryse Vassevière et Alain Trouvé, Presses Universitaires de Strasbourg, 2006, 272 p.
Livre n° 13. Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet n° 12, en collaboration avec Maryse Vassevière et Marianne Delranc-Gaudric, Presses Universitaires de Strasbourg, 2009, 288 p.
Livre n° 14. Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet n° 13, Presses Universitaires de Strasbourg, 2011, 254 p.
Compte rendu : Michel Ménaché, Europe, juin 2012
Livre n° 15. Aragon, trente ans après, en collaboration avec Erwan Caulet et Patricia Principalli, Presses Universitaires de Strasbourg, coll. « Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet » n° 15, 2014, 276 p.
Comptes rendus :
[Anonyme], Aden, Paul Nizan et les années trente n° 14: Amour et lutte des classes, 2015
[Anonyme], Le Français aujourd’hui n° 190 : Les Litéracies scolaires, 2015/3
Angela Kimyongür, French Studies n° 17, 2016
Livre n° 16. Le Rayonnement international d'Aragon : un premier état des lieux, en collaboration avec Erwan Caulet et Patricia Principalli, Presses Universitaires de Strasbourg, coll. « Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet » n° 16, 2018.
« Celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas …», Recherches Croisées Elsa Triolet/Aragon n° 4, Les Belles lettres/Les Annales littéraires de l’Université de Besançon n° 472 ; Série « Linguistique et Sémiotiques » n° 17, 1992, p. 221-290.
« Les Cloches de Bâle » (p. 178-180), « Correspondance » (p. 212-214), « Michel Koltsov » (p. 506-507), « Lampedusa » (p. 513-514), « Ouvriers » (p. 686-688), « Pacte germano-soviétique » (p. 689-691), « Peuple » (p. 745-748), « Prix littéraires » (p. 795-798), « Réception » (p. 817-824), « Roman à thèse » (p. 851-853), « Les Voyageurs de l’impériale » (p. 994-996), notices rédigées pour le Dictionnaire Aragon, sous la direction de Josette Pintueles et Nathalie Piégay, Champion, 2020.
« Licenciement (dans la littérature du travail et de l’entreprise) », notice parue le 5 avril 2023 dans le Lethictionnaire en ligne/
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