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Enseignements 2023-2024, reportez-vous au site de la faculté des lettres....
En relation avec le travail de l’iti LETHICA, le CELAR se propose d’examiner, sur la période longue du Moyen Age à la Révolution française, la manière dont la littérature a exprimé mais aussi accompagné, alimenté, provoqué même parfois, les reconfigurations des notions centrales de l’éthique au sens moderne de « Science qui traite des principes régulateurs de l'action et de la conduite morale » (Durkheim, 1893, cité par le TLF), sens qui s’appuie sur les significations didactiques du grec puis du latin (lat. de l'époque impériale ethica « morale (partie de la philosophie) ».
Pour l’année 2022-2023, c’est la notion de vertu qui a été choisie, pour sa très grande force de variabilité idéologique et conceptuelle et pour la complexité des enjeux littéraires qu’elle permet d’appréhender.
On pourra s’intéresser aux différentes modalités de l’expression de la vertu dans les textes littéraires, en partant du lexique mais sans s’y tenir strictement afin d’embrasser un champ éthique plus large, qui fonctionne bien souvent au sein de réseaux lexicaux qui ont évolué au fil du temps. Ainsi la polarisation masculine ou virile de la vertu a-t-elle pu lui associer un ensemble de valeurs politiques et guerrières, rejetant dans une sphère plus spirituelle ce qu’on pourrait entendre par « sens moral » ; la composante féminine de la vertu d’ancien régime n’est pas à négliger et il n’est pas nécessairement acquis qu’elle dût s’entendre toujours en comparaison ou en complémentarité avec sa composante virile.
La question des « verba » de la vertu invite à considérer les différents types de discours qui prennent en charge l’expression de cette valeur éthique. Cette voie permettra au CELAR de prolonger ses travaux antérieurs touchant les liens entre littérature et histoire. Plus spécifiquement nous nous intéresserons ici aux frontières ou plus exactement aux nombreux points de passage entre les discours théoriques, prescriptifs ou didactiques à contenus moraux, et la littérature, ainsi que la capacité de l’écriture historique à véhiculer des conceptions éthiques à destination d’un groupe – nation, État, corporation, congrégation, institution, etc. – ou des individus, considérés dans leurs fonctions ou statuts sociaux, familiaux ou politiques. Nous nous intéresserons également au théâtre et aux genres fictionnels, qu'il s'agisse du roman, de la nouvelle ou du conte, qui sont des lieux privilégiés d'expression et de confrontation des conceptions morales d'une époque.
On pourra également s’intéresser à l’ethos de l’auteur, à l’autorité et aux conditions de réception des productions lettrées, émanant d’un auteur ou d’un groupe nécessairement ‘impliqué’ dans leur temps, ou plus généralement encore à la légitimité que revendique l’écrivain. La notion de vertu permet en effet de poser autrement la question de l’auctorialité. Non pas en termes de personne – autorité de naissance ou de fonction ou encore autorité des savoirs – mais en termes éthiques. Elle permet aussi d’interroger les horizons d’attente des publics et des commanditaires de la production lettrée et d’examiner comment les questions éthiques polarisent et déterminent les genres littéraires.
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