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Archives 2005-2006

La littérature face au politique, séminaire du CERIEL 2005-2006

Responsables: Michèle Finck, Corinne Grenouillet, Éléonore Reverzy

La littérature face au politique, tel est le champ que le groupe du CERIEL a décidé d'explorer. Il s'agira d'éclairer la manière dont la littérature se confronte ou s'affronte au politique. Les travaux de Jacques Rancière, ceux de Claude Lefort ont déjà bien balisé ce champ de recherches. En particulier la réflexion menée par Claude Lefort sur l'œuvre de Tocqueville et son analyse de l'écriture du politique (Écrire à l'épreuve du politique, Calmann-Lévy, 1992) fournissent un point de départ et un cadre à nos recherches.
Nous souhaitons donc aborder le politique, et non la politique (qui n'est d'ailleurs que le versant actif, la « cuisine », de ce que le politique est du côté des principes et d'un art de gouverner) dans et par le biais de l'écriture. En nous intéressant aux idées politiques dans les œuvres des XIXe et XXe siècles, ce n'est pas l'idéologie des écrivains ou l'effet-idéologie des œuvres que nous prétendons traquer, mais la manière dont l'œuvre aborde les questions du pouvoir, de sa représentation, de son incarnation. L'écrivain du XIXe siècle ne peut être que politique - lors même qu’il prétend le contraire, par diverses stratégies d’esquive ou de détour, ou qu'il déclare cracher sur ce siècle d'argent et s'en éloigner radicalement dans l'absolutisation de son art (chez Gautier, Flaubert ou Mallarmé). La littérature du XXe siècle est elle-même traversée d’une tension entre politisation (Gide, Aragon, Sartre) et refus d’établir tout lien entre les deux champs littéraire et politique. Nous chercherons donc, dans nos travaux, à examiner cette relation complexe du littéraire au politique : la littérature peut-elle jouer le rôle d'« opérateur formel » comme le fait, selon Pierre Macherey, la « philosophie littéraire » (À quoi pense la littérature ? PUF, 1990) ? Quelle forme, quel genre sont-ils les plus aptes à exprimer des idées ? Les genres de la littérature d'idées (le traité, l'essai) et les genres rhétoriques sont-ils plus efficaces que la fiction, le théâtre ou la poésie, pour dire le politique ? Ce sont là quelques interrogations liminaires dont les séances du séminaire s'efforceront d'éprouver la validité. Au-delà, d'autres surgiront certainement de nos débats.


1er décembre 2005 :
Corinne Grenouillet et Eléonore Reverzy (UMB).
É. Reverzy, « Fiction et politique au XIXe siècle (de Lucien Leuwen à Son Excellence Eugène Rougon) »
C. Grenouillet, « La question coloniale dans La Jalousie et Le Vice-consul »

15 décembre 2005
Florence Lotterie (UMB), « "Il n'y aura pas un mot de politique". Mme de Staël et le détour romanesque »

26 janvier 2006
Pierre-Louis Rey (Université de Paris III-Sorbonne nouvelle), « Un paradoxe stendhalien : le "coup de pistolet au milieu d'un concert" »


16 février 2006

Jean-Pierre Perchellet (UMB), « Littérature, politique : la neutralité de Barante ? »


16 mars 2006
Corinne Grenouillet (UMB), « Le peuple de Cendrars, entre banlieue rouge et Évangile, ou le refus de la politique »


13 avril 2006
Reynald Lahanque (Université de Nancy II), « Roman à thèse et hypothèse romanesque ».