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Discours du management, du travail, de l'économie : représentation/fiction

Le colloque est ouvert à tous, étudiants, enseignants, curieux

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Mercredi 5 juin 2013 : Autour de l’entreprise

13h-13h30 : Accueil des participants

13h30-14h : Ouverture du colloque :

Muriel Ott, directrice de l’Institut de Littérature française
Béatrice Guion, directrice de l’EA 1337 Configurations Littéraires
Thierry Revol, doyen de la Faculté des Lettres

14h-16h40 : SESSION 1 : L’ENTREPRISE ET L’ENTREPRENEUR (Président : Robert Belot)

* Alicia Mornington, Doctorante en théorie politique, CEVIPOF/CNRS/Sciences-Po Paris, « Le consentement individuel comme fiction ».

* Catherine Vuillermot, Maîtresse de conférences en Histoire contemporaine, Université de Franche-Comté, « Le discours sur l’économie, le travail et le management de quelques grands dirigeants français (à partir de leurs autobiographies) ».

* Michel Feynie, Docteur en Anthropologie, Chargé de cours à l’Université Bordeaux Ségalen et à l’Inseec Business School, « Le discours managérial, instrument d’idéalisation de l’entreprise ».

* Michel Villette, Professeur de Sociologie, AgroPAris-Tech, « La fabrique du discours de responsabilité sociale par l'entreprise : un processus chaotique ».

Pause : 16h40-17h

17h-19h : SESSION 2 : LA PRESSE (Président : Michel Villette)

* Thierry Guilbert, Maître de conférences en Sciences du langage, Université de Picardie Jules Verne, « Représentations économiques dans les médias : fiction ou réalité ? Analyse du discours du Monde lors de la privatisation partielle de France Télécom en 1997 ».

* Séverine Marin, Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université de Strasbourg, « Le péril japonais ».

* Paul Dietschy, Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université de Franche-Comté, « Le sport et le discours managérial de la société générale (à travers la presse d’entreprise, Sogéchos) »

 

Jeudi 6 juin 2013 : Du côté des textes littéraires

Commentateur de la journée : Jean-Charles Massera, écrivain multi-supports

 

9h-12h30 : SESSION 1 : QUAND LA LITTÉRATURE DIT L’ECONOMIE (Président : Jean-Charles Massera)

 * Sonya Florey, Professeure-formatrice Haute Ecole Pédagogique Lausanne / Suisse, « “It’s too late to say economy”. Ou comment la littérature dit l’économie après la crise ».

* Alexandre Péraud, Maître de conférences en Littérature, Université Bordeaux III, « Dire le temps de l’argent ».

* Reynald Lahanque, Professeur émérite de Littérature française contemporaine, Université de Lorraine, « La condition économique ».

Ponctuation littéraire : Jean-Charles Massera

11 h-11 h 15 : Pause

* Françoise Cahen, Professeur dans le secondaire, « Le système romanesque du libéralisme dans les œuvres d'Eric Reinhardt ».

* Marianne Noujaim, Professeur assistant, Département de Langue et Littérature françaises, Université Saint-Esprit de Kaslik (Jounieh, Liban), « Le théâtre vinavérien du travail ou l’osmose du privé et du professionnel ».

 

14 h - 16 h: SESSION 2 : LANGUE DU TRAVAIL, LANGUE AU TRAVAIL (Président :  Dominique Viart)

* Thierry Beinstingel, Écrivain et Doctorant, Université de Dijon, « Manœuvrer la langue, écrire le travail, nommer la littérature ».

* Corinne Grenouillet, Maître de conférences en Littérature française, Université de Strasbourg, « Faut-il en rire ? : la défamiliarisation du discours de l’évidence néo-libérale dans les romans contemporains  ».

* Isabelle Krzywkowski, Professeur de Littérature comparée, Université de Stendhal-Grenoble III, « Poésie et « novlangue » ».

16 h -16 h 20 : Pause

16h20-18h20 : SESSION 3 : DIRE L’ENTREPRISE, DEMASQUER SES DISCOURS (Président :  Reynald Lahanque)

* Aurore Labadie, Doctorante en Littérature française sous la direction de Bruno Blanckeman (Paris III), « Le roman d'entreprise ou l'entreprise comme écriture ».

* Jean-Paul Engélibert, Professeur de Littérature comparée, Université Bordeaux III, « Désarmer le discours de l’entreprise. Quelques stratégies narratives ».

* Maryline Heck, Maître de conférences en Littérature française, Université de Tours, « La Question humaine de François Emmanuel : le discours économique face à son témoin ».

Ponctuation littéraire : Jean-Charles Massera

 

 

 

Vendredi 7 juin 2013 : Extension du domaine du discours

9h-12h : SESSION 1 : CINEMA, SCIENCES SOCIALES (Président : Paul Dietschy)

 * Fabienne Bullot, Docteur en Histoire de l’art, Chargée de cours au Franklin and Marshall College (Lancaster, Pennsylvanie), « La novlangue des Échanges en milieu tempéré de Jean-Marc Moutout ».

* Frédéric Moulène, PRAG de Sciences sociales, IUT de Belfort-Montbéliard, Université de Franche-Comté, « Quand dire l'économie, c'est (ne pas) faire les réformes : Penser l'efficacité du discours économique avec Karl Polanyi ». 

10h20-10h40 : Pause

* Ève Lamendour, Maître de conférences en Sciences de gestion, Université de La Rochelle, « Une mise en forme de la pensée. Étude du catalogue de deux éditeurs en gestion ».

* Roland Pfefferkorn, Professeur de Sociologie, Université de Strasbourg, « Les discours sociologiques de substitution et le déni des conflits et des classes sociales ».

14h-16h : SESSION 2 : UN DISCOURS ECONOMIQUE  MANAGERIAL OMNIPRESENT (Présidente : Ève Lamendour)

 * Emmanuel Triby, Professeur en Sciences de l’Éducation, Université de Strasbourg, « Processus d’économicisation et discours économique dans des écrits de cadres de santé ».

* Lionel Prigent, Maître de conférences en aménagement de l’espace et en urbanisme à l’Institut de Géoarchitecture, Université de Bretagne occidentale, « La mise en marché du patrimoine mondial : démarche économique ou discours de justification ».

* François Quénot, Responsable marketing chez Bioleder, Strasbourg, « La problématique du langage dans les entreprises françaises en phase de développement : l’exemple de PME du secteur bio-médical à l'heure de la croissance externe. ».

 

Appel à communication

Ce colloque interdisciplinaire réunira historiens, littéraires et linguistes, gestionnaires et sociologues pour réfléchir aux discours économiques et aux discours du management.

Devenus à partir des années 1970, pièces maîtresses de la “communication”, les discours économiques interviennent dans le cadre du travail, du monde de l’entreprise, du monde des affaires. Ils s’adressent non seulement aux parties prenantes (actionnaires, personnel, fournisseurs, clients, concurrents, État…), mais aussi à l’ensemble de la société par le biais des médias (presse, puis TV, radio…). Les “managers” sont aussi, à partir de cette période, des hommes publics qui tiennent un discours sur leur entreprise, mais aussi sur la société.

Le vocabulaire de l’entreprise, mais aussi ses valeurs, se diffusent ainsi dans la société.

Ces “discours” se sont progressivement imposés pour devenir le registre dominant de compréhension du monde de la « crise » dans lequel nous vivons. Quel modèle de société est alors proposé ? Dans quelle mesure sont-il perçus comme « mensonge », propagande, éléments d’une « stratégie de la distorsion communicationnelle[1] » ? Ne sont-ils que mots du pouvoir[2] imposés par le « nouvel esprit du capitalisme[3] » ou permettent-ils, en la schématisant, de saisir les bribes d’une réalité complexe ?

Ce « discours social » (Bakhtine), la littérature s’en est bien sûr emparé depuis quelques années. L’ironie, la déconstruction des slogans et des stéréotypes langagiers sont un héritage de la vocation critique du roman décrite par Bakhtine. Aujourd'hui, le roman, aussi bien que le théâtre (Benoît Lambert par exemple), voire certains textes hybrides de performance poétique (Sylvain Courtoux[4]) intègrent et assimilent, souvent pour les subvertir, des documents issus de l’entreprise, des morceaux de presse économique ou les voix de la doxa du management  : le procédé de la citation isole et désigne comme problématique ce qui semble d’évidence dans l’explication économique du monde ou relève d’une pratique sociale mondialisée.

Au moment où une partie de la littérature de l’extrême contemporain – s’intéressant au travail, ou au monde des affaires – utilise ces discours pour mettre en scène, à hauteur de personnages souvent –, la “crise” (Philippe Vasset, Mathieu Larnaudie, Éric Reinhardt pour ne citer qu’eux), que nous dit la littérature d’aujourd'hui qui permette la réfutation des discours économiques dominants et peut-être une meilleure connaissance du monde économique et de celui du travail ? Comment s’attache-t-elle à réintroduire la « question humaine[5] » négligée, voire oubliée par eux ?

Qu’il  se rencontre dans la « réalité » des écrits de la sphère économique ou dans le travail artistique de la littérature, le  discours économique (du management, du travail) n’est-il pas dans une certaine mesure une “fiction”, du moins une “construction”  ?

La période historique envisagée couvrira la dernière partie du XXe siècle (depuis le début des années 1970) et le domaine français ou francophone.

 

 


[1]. Christophe Dejours, Souffrance en France : La Banalisation de l’injustice sociale, Seuil, coll. « L’Histoire immédiate », 1998

[2]. Les Nouveaux mots du pouvoir : abécédaire critique, sous la direction de Pascal Durand, Bruxelles, Aden, 2007.

[3]. Luc Boltanski, Ève Chiapello, Le Nouvel esprit du capitalisme, Gallimard, nrf essais, 1999

[4]. Sylvain Courtoux, Nihil, inc., Éditions Al Dante, 2008.

[5]. Titre du livre de François Emmanuel paru chez Stock en 2000

Nos partenaires

Université de Strasbourg (EA 3400)
Université de Franche-Comté (EA 2273)

Informations pratiques

Organisatrices

Corinne Grenouillet (Littérature) : corinne.grenouillet@unistra.fr

Catherine Vuillermot (Histoire) : catherine.vuillermot@univ-fcomte.fr

 

Adresse du colloque

Institut Le Bel
4 Rue Blaise Pascal
67 084 Strasbourg

 

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