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Archives 2021-2022

La fibre scientifique, speed colloque de Configurations littéraires

1er avril 2022

Après le succès de son premier colloque en ligne sur l’aptonymie critique, durant le confinement de l’année 2020, Configurations littéraires a choisi d’innover encore, dans la promotion et la valorisation de la recherche, en organisant le premier « Speed Colloque » de France.

Sur le modèle des concours doctoraux « ma thèse en 180 secondes », connectez-vous sur BBB pour soutenir nos valeureux candidats et votez en direct dans les différentes séances où ils rivalisent. Les meilleures communications seront publiées sur Twitter, en 280 caractères.

Cette initiative d’excellence est soutenue par l’ANR (Agence nationale du rire).

Êtes-vous… prêts ?

Image : Clémentine Mélois

14h-15h30 Domaine 1 : arts du spectacle, littérature et sciences humaines

Lhermite : êtes-vous Tristan ou Thierry ?

Rousseau : êtes-vous Jean-Jacques ou Stéphane ?

Proust : Marcel ou Gaspard ?

Cohen : Albert ou Leonard ?

Valéry : Paul ou François ?

Goldman : Pierre ou Jean-Jacques ?

Camus : Albert ou Renaud ?

Sarraute : Claude ou Nathalie ?

Mauriac : Claude ou François ?

Senghor : Léopold ou Lamine ?

Diop : David ou Boubacar ?

Récits : Annie Ernaux ou Georges Hyvernaud ?

Théâtre : Jean-Marie Apostolidès ou Denis Podalydès ?

Philosophie antique : Platon ou Plotin ?

Philosophie moderne : John ou Alain Locke ?

Bande-dessinée : Pif ou Paf le chien ?

Mode : Lévi-Strauss ou Zadig & Voltaire ?

 

Image : Clémentine Mélois

15h30-17h Domaine 2 culture, sciences et société

Couple : êtes-vous Meetic ou #Metoo ? Teaser ou taser ?

Chaînes : BFM ou BDSM ?

Politique : Poutine ou Poutou ?

Langue : fragrance ou franglais ?

Santé : Pampers ou poppers ? Cluster ou Pfizer ? FFP2 ou C3PO ?

Recherche : HCERES ou HS ? LPR : GCD ou CAC ?

Art : Joconde, LHOOQ, LAOTCO ou LÈ13NRV ?

Prix : Gilles de Gennes ou Gilet jaune ?

Alimentation : Gavage ou vegan ? Fromage ou dessert ? Munster ou mystère ?

Esprit : Êtes-vous lucarne ou canular ?

Projection/débat : La Femme sans nom, l’histoire de Jeanne et Baudelaire (2021, 54 minutes), débat animé par Ninon Chavoz, le 20 janvier 2022

Le CERIEL accueillera la réalisatrice Régine Abadia pour une projection de son film documentaire La Femme sans nom, l’histoire de Jeanne et Baudelaire (2021, 54 minutes). La séance sera suivie d’un débat animé par Ninon Chavoz.

Amphi Beretz, le 20 janvier 2022, 17 h

La Femme sans nom a pour point de départ l’oeuvre de Gustave Courbet, L’Atelier du peintre, allégorie réelle, peinte en 1855 et bien connue des visiteurs du Musée d’Orsay. On sait peu en revanche que la silhouette de Jeanne Duval, la muse de Baudelaire, effacée du tableau par Courbet, réapparaît aujourd'hui à la surface de la toile comme un fantôme. Ce « repentir » du peintre est aussi le symbole de l'effacement de Jeanne, bannie de l’histoire et de la mémoire, ainsi que de l’intérêt qu’elle suscite à l’inverse chez nos contemporains. Le film de Régine Abadia est porté par une voix off adressée à Jeanne, qui tente d’éclaircir les mystères inhérents à ce personnage méconnu : quelles étaient ses origines ? qui était-elle ? quel était son véritable nom ? quelle était la nature de sa relation à Baudelaire ? Cherchant à redonner chair au fantôme, La Femme sans nom s’appuie sur de nombreuses citations (de Baudelaire bien sûr, mais aussi de Nadar, de Théodore de Banville, de la cantatrice Emma Calvé) ainsi que sur des documents graphiques et des images montées avec des techniques d’animation. En plaçant sous le feu des projecteurs un secret artistique et littéraire, le film de Régine Abadia participe d’une mutation des sensibilités dans notre approche de la littérature : il rejoint en cela les nombreuses oeuvres littéraires et graphiques qui ont, à l’occasion du récent bicentenaire de Baudelaire, rendu hommage à la muse plus encore qu’au poète.

 

Séminaire 2021-2022

Conférence de Lucien Derainne (Université de Strasbourg), "Une approche littéraire de l'observation avant l'objectivité (1750-1850)", 24 février 2022, 18h, salle 409

Depuis quelques années, l’observation fait l’objet de vifs débats dans les sciences humaines. Elle qui prétendait être un regard neutre et scientifique, on l’accuse à présent de chosifier l’être humain observé et de dissimuler les rapports de domination existant entre l’observateur et les individus qu’il étudie. Le rapprochement inédit qui s’opère de nos jours entre les sciences humaines et la littérature contemporaine, placée sous le signe de l’enquête, constitue l’un des signes de cette crise méthodologique.

Afin de mettre en perspective notre présent, on se propose d’effectuer un détour historique par la période 1750-1850. Celle-ci s’ouvre au moment où le mot observation acquiert une autonomie par rapport à l’expérience, et se termine avec l’instauration du positivisme et de l’objectivité. Durant ce long tournant des Lumières, l’« esprit d’observation », un talent inégalitaire et inné, cède peu à peu la place à l’observation objective, conçue comme une méthode. Ce changement dans la méthodologie scientifique est dicté par des préoccupations politiques, touchant à l’égalité des esprits, et entraîne des innovations esthétiques comme la définition, par Louis-Sébastien Mercier, Balzac ou Edmond Duranty, d’une forme d’écriture réaliste caractérisée moins par la mimèsis que par son caractère méthodologique.

Cet exposé sera surtout l’occasion de défendre une approche littéraire de l’observation, par opposition à ce que proposent l’histoire des sciences ou l’épistémologie historique. On suggérera que l’explication de texte, la stylistique, la sociocritique ou la prise en compte des actions illocutoires sont autant de moyens critiques qui donnent accès à des phénomènes culturels profonds, affectant à la fois la vie politique, esthétique et scientifique d’une époque.

 

Conférence de Dominic Thomas, professeur invité du master CLE (UCLA), «Colonialisme et Propagande: Le pouvoir de l’image», jeudi 10 mars 2022, 18h, salle 409

 A propos de la parution du livre Colonisation et Propagande. Le pouvoir de l’image le 24 février 2022 aux Éditions Cherche midi (avec Sandrine Lemaire, Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, et Alain Mabanckou)

 


Séance d'actualité de la recherche autour de deux ouvrages de Ninon Chavoz (CERIEL):  "Les ratés encyclopédiques : contre-littératures et contre-modèles francophones", 16 mars 2022, de 18h à 20h (salle 409)

Du monument des Lumières au réseau proliférant de Wikipédia, en passant par l’âge d’or des colporteurs, l’encyclopédie a indéniablement changé de visage. Devenue à la fois omniprésente et insaisissable, elle s’est peu à peu dispensée de son pesant support livresque, sans pour autant parvenir à relever le défi de dire le monde contemporain dans son intégralité. Les appropriations francophones du modèle encyclopédique – d’abord dans l’Afrique coloniale, puis dans une francophonie postcoloniale éclatée – peuvent contribuer à éclairer sous un nouveau jour les ratés d’une entreprise d’inventaire mise en péril par l’extension du monde connu et par la contestation d’un modèle de savoir universellement valable. Ainsi ces deux essais visent-ils à démontrer que l’encyclopédisme, sans être impossible, n’est pas français pour autant, et qu’il appartient aujourd’hui au domaine de la fiction autant qu’à celui de la réflexion ou de la vulgarisation scientifique.

                                 

 

Séance d'actualité de la recherche: Fictions de l'épidémie, 28 avril 2022 de 18h à 20h (salle 409)

Le CERIEL organise une séance d’actualité de la recherche autour du thème « Fictions de l’épidémie ». Nous accueillerons deux chercheuses en littérature comparée, Aurélie Palud et Lina Villate Torres, qui ont étudié le rapport entre lettres et épidémie. Aurélie Palud présentera son livre publié en 2020, « La contagion des imaginaires. L’héritage camusien dans le récit d’épidémie contemporain » pour pouvoir ensuite dialoguer avec Lina Villate Torres sur les enjeux intimes, sociaux et politiques cachés à l’intérieur de cette « bibliothèque épidémique ».

 

Aurélie Palud est agrégée de Lettres, docteure en littératures comparées et professeure en CPGE à Toulouse.

Lina Villate Torres est docteure en littérature comparée, elle a soutenu sa thèse en 2018 dont le titre est « De la maladie contagieuse à la fin des temps dans La Montagne magique, La Peste, L’amour aux temps du choléra et Némésis. »

 

 

Pascal Mougin, Université de Versailles Saint-Quentin / Paris Saclay, «La littérature en production à l’Université : en finir avec les classiques de demain ? », jeudi 16 septembre 2021, 18 h, s. 409

L’institution académique hérite d’une vocation patrimoniale et canonisante qui remonte au xixe siècle : entretenir et transmettre le panthéon des auteurs du passé proposés en modèles d’écriture, supports herméneutiques et figures tutélaires du mythe national. Cette tradition universitaire, on le mesure depuis quelque temps, a favorisé une histoire officielle de la littérature rétive aux décentrements de tous ordres – générique, institutionnel, social, genré, géographique. Portée par un imaginaire volontiers charismatique et distinctif du littéraire comme essence supérieure plutôt que comme fonction et pratique partagée, elle a laissé dans l’ombre une part importante de la « littérature réelle », ses formes mineures et ses voix subalternes.

En accueillant comme elle le fait depuis deux ou trois décennies la littérature en train de se faire dans le champ de ses objets d’études, l’Université est tentée de reconduire ses vieux réflexes, cherchant alors à repérer et consacrer, non plus parmi les œuvres du passé mais dans le foisonnement de la production en cours, les « classiques de demain ».

La démarche, qui sous-entend que certaines œuvres seulement présenteraient les propriétés immanentes – reconnaissables par l’expert – les rendant éligibles à l’attention académique et les vouant de manière sûre à la postérité, cache mal un filtrage sur critères de conformité avec une conception normative, essentialisée et fixiste de la « littérarité ». Elle aboutira à un palmarès d’écrivains indiscutables et surmonographiés, mais en partie décalé d’un monde où les pratiques d’écritures et les sociabilités correspondantes n’ont jamais été aussi nombreuses, protéiformes et multisupport.

Éviter cet écueil est possible. Plusieurs voies sont tentées ou souhaitables. Nous verrons lesquelles

JOURNÉE D'ÉTUDES "LITTÉRATURE ET ESPRIT DE SÉRIEUX AU XIXe SIÈCLE" (15 octobre 2021, Amphithéâtre du Collège Doctoral Européen)


Plusieurs fois reporté en raison de la situation sanitaire, le colloque "Littérature et esprit de sérieux au XIXe siècle" prendra la forme resserrée d'une journée d'études. Cette journée complète la formation dispensée dans le séminaire de M1 LT36GM30, gr.5 ("Le réalisme et la blague, B. Marquer), et elle est ouverte à tous les étudiants de master intéressés. La présence à cette journée permet en particulier aux étudiants de M2 de valider leur UE «stage en laboratoire» (Code LT36KM40 ), tout comme il vaut aux doctorants des crédits pour le plan de formation.

Vous retrouverez ici l'argumentaire du colloque


PROGRAMME

10h30 : Accueil et propos introductifs (Bertrand Marquer)

11h00-11h45 : Paolo Tortonese (Sorbonne Nouvelle-Paris 3), « Auerbach pris au sérieux »

11h45-12h30 : Alain Vaillant (Paris Nanterre), « Le sérieux au XIXe siècle : une vertu suspecte »

14h30-15h15 : Christophe Bertiau (Université Libre de Bruxelles), « "Bon sens" et "fantaisie" : un conflit d’images au XIXe siècle »

15h15-16h00 : Henri Scepi (Sorbonne Nouvelle-Paris 3), « Pourquoi et comment la poésie finit-elle toujours par tomber dans le sérieux ? »

16h-16h45 : Arthur Segard (New York University), « "Déclamer à grande voix la strophe sérieuse et froide…" Instances de sérieux et jeux ironiques dans Les Chants de Maldoror »

16h45 : Mots de conclusion

 

Yann Frémy, chercheur au CERIEL, nous a brutalement quittés cet été

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