Dans le cadre du séminaire « Frontières des Mémoires : mémorialistes,...
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Cette journée constitue le second et dernier volet d’une réflexion entreprise sur la valence métaphorique de l’estomac. Consacré à « Messer Gaster », le premier volet de cette réflexion a fait apparaître l’importance de la tradition de la personnification de l’estomac, mais aussi son ambivalence axiologique, signe de la «plasticité argumentative» des métaphores de l’organisme (J. Schlanger, 1971). Les discours auxquels l’Estomac fournit une incarnation peuvent en effet relever de la fable philosophique ou politique, servir la satire ou promouvoir à l’inverse un modèle ancré dans la physiologie (la gastrosophie de Fourier, les métaphores de la rumination et de la digestion pour dire le travail de la pensée). Cette « plasticité argumentative » a en outre pour corollaire une forme de labilité référentielle qui brouille la représentation anatomique sur laquelle s’appuie pourtant le fonctionnement allégorique. Celui-ci repose donc bien souvent sur un glissement métonymique associant l’estomac et l’épigastre, l’estomac et le ventre, voire l’estomac et le cerveau.
L’estomac personnifie en effet davantage un processus (la nutrition et ses métamorphoses) qu’il ne renvoie à une réalité anatomique clairement localisée. À la fois incarné et diffus, concret et métaphorique, l’estomac apparaît donc, au sein des « totalités organiques », comme une figure privilégiée du déplacement et de la transformation – un trope dont il est possible de cartographier les écarts au sein d’une anatomie imaginaire.
C’est à ce projet que cette journée d’études souhaiterait contribuer, en élargissant l’étude des virtualités allégoriques de l’estomac aux discours du ventre : des discours qui laissent entendre une voix physiologique, et en font le support de l’incarnation d’une pensée.
PROGRAMME
10.00 : Accueil des participants
10.30 : Bertrand Marquer (Strasbourg) : Régimes de l’allégorie (autour de La Stomaciade de Danzel et des Mémoires d’un estomac de Sydney Whiting)
11.00 : Christian Denker (Dijon) : « L’Omphalos, nombril du monde : une allégorie ? »
11.30 : Christophe Reffait (Amiens) : « "Science du grand pot au feu national" ou "science sans entrailles" ? L’estomac de l’économie politique »
12h00 : discussion et pause
14h00 : Nicolas Diassinous, « L'estomac dans la fantaisie dramatique »
14h30 : David Charles (Le Havre) : « "L’estomac et le ventre, c’est deux" » (Hugo)
15h00 : discussion et pause
15h30 : Eléonore Reverzy (Paris 3), « L’Empire du ventre. Les gras dans Les Rougon-Macquart de Zola »
16h00 : Carine Goutaland (Lyon 2) : « De l'estomac à la blague : poétiques naturalistes du ventre »
16h30 : discussion et conclusions
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