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Étymologiquement, la recette (gastronomique) et la prescription (médicale) renvoient à un seul et même procédé de fabrication, dont ces journées tenteront d’inventorier les formes. De Trissotin (Les Femmes savantes) à Serge Gainsbourg (« La recette de l’amour fou », 1954) ou Jacques Demy (« Recette pour un cake d’amour », Peau d’âne, 1970), la formulation d’un art poétique oscille entre le festin de mots et le remède à suivre. Parallèlement, l’essor du discours gastronomique depuis le XIXe siècle a eu pour corollaire une « artification du culinaire » (Évelyne Cohen, Julia Csergo, Sociétés et Représentations, n° 34, 2012) convertissant la recette en une forme littéraire. Ces journées seront l’occasion de préciser la place qu’elle occupe dans le champ de la littérature, en la confrontant à d’autres formes proches ayant déjà fait l’objet d’études critiques comme l’inventaire, la liste ou le « mode d’emploi ».
Cette réflexion a donné lieu, à l'automne 2017, à un séminaire de recherches commun aux Universités de Bâle et Strasbourg, dans le cadre du réseau "Eucor-Le Campus Européen".
Dédié aux étudiants de Master et aux doctorants intéressés, ce séminaire, intitulé "La recette: pratiques littéraire et culinaire", sera co-animé par Bertrand Marquer et par Hugues Marchal (Université de Bâle), qui dirige un projet collectif lié à la poésie didactique, soutenu par le Fonds national suisse pour la recherche. Les trois premières semaines, chacun des deux enseignants assurera des séances introductives pour les étudiants inscrits respectivement à Strasbourg et Bâle. Puis le cours prendra la forme de deux ateliers communs (Blockseminar), alternant exposés et discussions, l’un à Bâle, l’autre à Strasbourg. Ce dispositif permettra donc à tous les participants de découvrir une autre université et ses étudiants de master et doctorat, dans un cadre assurant la prise en charge de leurs voyages.
Présentation du séminaire :
Le début du 19e siècle voit se croiser deux discours en apparence antagonistes sur la recette. D’un côté, l’écriture culinaire devient littéraire : en 1801, le poème de Berchoux sur La Gastronomie, puis, en 1825, la Physiologie du goût de Brillat-Savarin, lancent un mouvement qui conduira à la publication, sous forme autonome ou au sein d’œuvres plus larges, de recettes signées par des écrivains comme Alexandre Dumas, Boris Vian ou Perec – et de tels textes ont joué un rôle notable dans l’association de la « cuisine » à l’identité culturelle française, une association consacrée en 2010 lors de l’inscription, par l’UNESCO, du « repas gastronomique français » à la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Pourtant, à dater de ce même début du 19e siècle, la modernité esthétique s’est construite contre l’idée de recettes littéraires, au sens de règles d’écriture devant assurer le succès d’un texte, et cette évolution a coïncidé avec une disqualification de la littérature didactique, perçue comme utilitaire et par là, non littéraire. Suivre ou publier des « recettes » devient une attitude de création rétrograde, radicalement opposée à la logique des « avant-gardes » qui domine à partir du romantisme la pensée esthétique, si bien que nombre d’arts poétiques parodiques se présentent comme des recettes de cuisine ironiques, tout juste bonnes à fabriquer des œuvres « alimentaires » ou des plagiats – c’est le cas de La Rôtisserie des Muses de René Lafon (1930) ou de certains poèmes de Raymond Queneau. Le séminaire portera sur ces usages contrastés de la recette et sur la manière originale dont ils peuvent éclairer différents enjeux majeurs de la culture des 19e et 20e siècles, à travers un vaste échantillon de textes relevant de divers genres. On croisera à cette fin des approches relevant de l’histoire culturelle, de la sociologie et de l’analyse littéraires, ou encore, de la médiologie et de la linguistique.
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