L'Institut de littérature comparée de l'Université de Strasbourg et son...
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Né en 1972
Professeur de littératures francophones à l’Université de Strasbourg
Faculté des Lettres, bureau 519
Ancien élève de l’École Normale Supérieure (A/L 1993)
Agrégé de Lettres Modernes (1995)
Titulaire d’un DEA en Langues, Littératures et Civilisations contemporaines (Université de Cergy-Pontoise, 1996), et d’un DEA d’Anthropologie Sociale et d’Ethnologie (École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2000)
Docteur-ès-Lettres de l’Université de Cergy-Pontoise (2004)
Prix Louis-Marin de l’Académie des Sciences d’Outre-mer, Paris (2011)
Titulaire de l’habilitation à diriger des recherches (Université de la Sorbonne-Nouvelle, 2012)
Membre (correspondant étranger) de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, Bruxelles (élu en avril 2015)
Co-directeur du Ceriel (2015-2017)
Directeur de « Configurations littéraires », EA 1337 (2018-2023 puis 2023-2028)
En délégation à l’USIAS (institut d’études avancées de l’université de Strasbourg), 2017-2019: http://www.usias.fr/fellows/fellows-2017/anthony-mangeon/
"Visiting Professor of Francophone Literatures" à Cornell University (août-décembre 2018), https://romancestudies.cornell.edu/anthony-mangeon)
En délégation partielle (50%) au CNRS (Thalim, UMR 7172) en 2023-23 et 2023-24
Porteur du projet d’institut thématique interdisciplinaire LETHICA, sur les rapports entre éthique, arts et littératures, pour l’appel à projets Unistra-CNRS-INSERM. Projet déclaré lauréat le 7 janvier 2020, pour 8 ans (2021-2028, budget prévisionnel annuel : 335.000 euros, 2,7 millions sur 8 ans).
Depuis une vingtaine d’années, mes recherches et mes publications relèvent, au sens large, des « études culturelles » et elles se déploient dans le cadre géographique et historique de « l’Atlantique Noir », qui me permet d’articuler ensemble études africaines, études caribéennes et études afro-américaines. On peut y distinguer trois principales orientations.
1) Dans une perspective historique, je m’intéresse aux positionnements des écrivains dans les champs littéraires et politiques, et notamment aux manières dont ils ont pensé le rapport colonial dans leurs essais et leurs œuvres de fiction. J’ai par exemple étudié les contradictions entre républicanisme et colonialisme, mais également les continuités et les ruptures entre ère coloniale et époque postcoloniale, telles qu’elles ont pu être mises en relief par différents auteurs français ou africains. J’ai aussi coordonné deux volumes collectifs (Postures postcoloniales, domaines africains et antillais, 2012 ; L’Empire de la littérature : penser l’indiscipline francophone avec Laurent Dubreuil, 2016) et dirigé ou codirigé plusieurs dossiers de la revue Études littéraires africaines (n°40, « Retentissements des guerres mondiales », avec Nathalie Carré et Sabrina Parent en 2015 ; n°45, « Henri Lopes, lectures façon façon-là » en 2018). Outre la publication d’articles consacrés à son œuvre romanesque, j’ai édité, en 2017, les deux tomes des Mémoires d’une Afrique française de Robert Delavignette (1897-1976), et j’ai contribué au renouveau des études critiques consacrées à deux romanciers majeurs de l’Afrique francophone, le Malien Yambo Ouologuem et le Congolais Henri Lopes, en co-organisant, sur l’un et l’autre auteur, des journées d’études en 2018 puis en co-dirigeant des actes de « colloques en ligne » publiés sur le site de Fabula en 2019 et 2020. J’ai également consacré à cet écrivain un volume collectif (Henri Lopes, coups doubles, 2021) ainsi qu’une monographie (Henri Lopes, un art du roman démocratique, 2021). Enfin, aux côtés de mes collègues du Centre d’études sur les représentations : idées, esthétiques, représentations (CERIEL), j’ai œuvré au développement de ce que nous avons appelé, dans notre projet scientifique et stratégique d’équipe, pour le contrat quinquennal 2018-2022, une « histoire littéraire intégrée » qui s’attache à décloisonner les partitions ou distinctions habituelles entre littérature française et littérature francophone, littérature européenne et littérature africaine, littérature savante et littérature populaire, discours littéraire et discours scientifique. Dans cette perspective, j’ai, avec ma collègue C. Grenouillet, co-organisé un colloque international en avril 2017 sur « La relation franco-africaine, une nouvelle histoire politique et littéraire (1975-2015) » et codirigé, en 2020, un volume collectif (Mémoires de l’évènement, Constructions littéraires des faits historiques, XIXe-XXIe siècle).
2) Mon travail porte ensuite sur les circulations, échanges et transferts littéraires ou scientifiques entre Afrique, Europe et Amérique. Outre la publication d’articles sur les revues et les anthologies de « littérature noire », ou encore sur l’histoire des études africaines de part et d’autre de l’Atlantique, cette démarche m’a conduit à diriger un volume collectif sur l’œuvre de l’anthropologue Jean-Loup Amselle (Anthropolitiques, 2015). J’ai aussi coordonné un numéro de la revue Riveneuve Continents sur la « Renaissance de Harlem » et ses héritages contemporains (Harlem Heritage, 2008), puis réalisé une édition critique des conférences francophones du critique afro-américain Alain Locke (1885-1954), initialement publiées en Haïti en 1943 (Le Rôle du Nègre dans la culture des Amériques, 2009) et j’ai enfin coordonné avec une collègue américaniste (le professeur Claudine Raynaud) un dossier de la revue Études littéraires africaines (« Africains… et américains ? », n°44, 2017). Parue en 2020, ma biographie de Martin Luther King, éthique et action m’a valu d’être finaliste du Grand prix de la biographie politique, aux côtés d’éminents historiens comme le Britannique Julian Jackson (lauréat du prix, pour sa biographie traduite en français, De Gaulle, une certaine idée de la France), et de Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, biographes de Machiavel, une vie en guerres.
3) Le troisième axe de mon travail découle du précédent, et notamment de mon intérêt pour la co-extension entre littérature de fiction et littérature d’idées. Je m’intéresse tout particulièrement à certaines topiques discursives au sein des littératures (française, afro-américaine, et africaines), aux paradoxes relationnels qu’elles révèlent, et aux manières par lesquelles les écrivains parviennent finalement à déconstruire ces topiques, et à défaire ces paradoxes. J’ai dans cette perspective publié trois essais : La Pensée noire et l’Occident (2010), Crimes d’auteur (2016), et L’Afrique au futur (2022).
Lauréat, en 2017-2019, d’une délégation à l’institut d’études avancées de l’université de Strasbourg (USIAS fellowship), pour un projet de recherche interdisciplinaire qui s’intitulait « Narrating African Futures », j’ai élargi mes recherches sur les dialogues entre littératures et sciences humaines aux sciences politiques et économiques et notamment aux relations entre prospective et fiction. En m’intéressant à la question majeure des devenirs de l’Afrique, telle qu’elle s’est trouvée traitée, du xixe siècle à nos jours, dans divers domaines littéraires (littératures africaines, américaines, européennes) et disciplinaires (essais historiques, démographiques, économiques, géopolitiques), j’ai rédigé plusieurs articles ainsi qu’un essai sur les fictions du futur africain (L’Afrique au futur. Le renversement des mondes, 2022). Parallèlement à la rédaction de cet ouvrage, j’ai organisé un atelier dans le cadre des cinquièmes Rencontres des études africaines en France (9-12 juillet 2018), et j’ai prononcé cinq conférences sur cette question des « futurs africains » et de leurs mises en récit (à l’Académie royale des sciences d’outre-mer (Bruxelles), le 8 novembre 2016 ; devant mon équipe de recherche, le CERIEL, le 18 janvier 2018 ; à l’université de Cornell, durant mon séjour en qualité de professeur invité, le 14 novembre 2018 ; à l’occasion d’un colloque sur la revue Présence africaine le 27 septembre 2019, et à l’USIAS, le 16 janvier 2020). Enfin, j’ai réédité en 2019 Le Monde noir, roman sur l’avenir des sociétés humaines (1909) de Marcel Barrière.
Présentation synthétique de mes livres
Paru en 2010, mon premier livre, La Pensée noire et l’Occident, de la bibliothèque coloniale à Barack Obama explorait une topique discursive, à savoir l’affirmation de formes de pensée et de formes d’expression spécifiques au monde noir. Mon but n’était cependant pas d’y lire la littérature comme un réservoir de pensée, ainsi que le font souvent les philosophes, mais au contraire de lire la philosophie – et plus largement les sciences humaines – avec les outils de la critique littéraire. J’ai donc repéré des usages rhétoriques, des stratégies énonciatives, des logiques argumentatives, des lieux communs, des figures de pensée et de style dans la littérature d’idées sur le monde noir. Et j’ai mené ce travail en m’intéressant aux textes fondateurs de plusieurs bibliothèques : la bibliothèque coloniale occidentale, la bibliothèque philosophique africaine, les bibliothèques musulmanes et éthiopiennes, la bibliothèque afrocentriste. Dans sa dernière partie, mon ouvrage reprenait la réflexion sur les rapports entre littérature et éthique d’une part, puis littérature et politique, d’autre part, et j’y examinai notamment comment différents écrivains, hommes politiques et intellectuels antillais, africains ou afro-américains ont pensé le rapport interculturel et en particulier la condition noire dans le monde occidental.
Dans mon deuxième livre, Crimes d’auteur. De l’influence, du plagiat et de l’assassinat en littérature (2016), j’ai étudié comment les romanciers contemporains avaient, au sein même de leurs fictions et depuis un siècle environ (mon corpus s’étendait de 1916 à 2015), mis en scène la relation de l’écrivain à son alter ego, et notamment celle de l’auteur francophone à l’auteur français. J’ai alors mobilisé la notion de « fiction pensante » (Franck Salaün, Besoin de fiction, 2010) pour montrer comment, par la mise en intrigue et la mise en mots, la littérature produit souvent une pensée d’elle-même qui anticipe sur certaines approches critiques, comme l’étude de la « hantise du plagiat » par la psychanalyse (Michel Schneider, Voleurs de mots, 1985), ou celle de « l’angoisse de l’influence » par la critique littéraire (Harold Bloom, The Anxiety of Influence, 1973). Ce travail m’a permis de mettre au jour une autre topique dans les fictions contemporaines. Le « crime d’auteur » y sert en effet à qualifier tout à la fois le plagiat comme délit suprême d’un écrivain, et la tentation de l’assassinat, symbolique ou réel, qui peut en découler pour venger ce plagiat subi ou en faire taire l’accusation.
Parue en 2020, ma biographie de Martin Luther King. Éthique et action se voulait un portrait intellectuel qui revisitait la vie du célèbre pasteur et militant des droits civiques afro-américain à partir de différentes questions (d’où venait-il, quelles étaient ses convictions et ambitions politiques, était-il l’auteur de ses livres et discours, avait-il une vocation de prophète et de martyr, et quels sont aujourd’hui son héritage et sa postérité, notamment dans les domaines artistiques et littéraires ?). J’y prolongeais aussi la réflexion engagée dans mes deux précédents essais, d’une part sur la place et la contribution des penseurs noirs dans les traditions intellectuelles et littéraires occidentales (La Pensée noire et l’Occident, de la bibliothèque coloniale à Barack Obama, 2010), et d’autre part sur les pratiques du plagiat (Crimes d’auteur, 2016) puisqu’il est malheureusement avéré, aujourd’hui, que Martin Luther King a plagié certaines parties de son doctorat en théologie, et quelques-uns de ses sermons.
Parue en 2021, ma monographie Henri Lopes, un art du roman démocratique étudie comment le roman africain s’est, dès ses débuts, lié à l’horizon et au régime politique de la démocratie, au point d'en dénoncer les déroutes comme les dérives, de l'ère coloniale aux temps postcoloniaux, et j’explore parallèlement quelles poétiques particulières cette exigence démocratique a suscitées dans les lettres africaines. À titre d’exemple paradigmatique, j’étudie l’œuvre romanesque d’un écrivain et homme politique congolais de premier plan, Henri Lopes, comme un « art du roman démocratique ». Je montre en effet que cette œuvre peut se lire, dans son ensemble, comme le récit, sous couvert de fiction, des aventures de la démocratie en Afrique, de ses débuts glorieux à ses déboires récents. J’expose ensuite comment elle constitue un espace mettant en abyme, à travers toute une série de lieux, de circulations et de supports de diffusion (la presse, le livre imprimé, la radio et le cinéma), la réalité dialogique et parfois polémique qui caractérise ce régime au quotidien. Le roman démocratique devient enfin, avec Henri Lopes, un certain art de conter et de mimer, qui privilégie les connivences avec son public et recourt aux modalités complémentaires du récit-confession et de l'enquête, puisant aussi bien aux sources du roman policier qu'à celles du récit ethnographique et du récit de filiation. Je dévoile pour finir comment se constitue ainsi une écriture francophone singulière, qui se joue souvent des codes littéraires, au risque de s’assumer parfois plagiaire.
Dans mon dernier livre, L’Afrique au futur. Le renversement des mondes (2022), j’ai suivi trois principaux fils conducteurs. J’ai d’abord mis au jour la façon dont les fictions du futur africain orchestrent un renversement des perspectives et des rôles respectivement assignés à l’Europe et à l’Afrique. En explorant ce renversement des mondes, j’ai identifié de fortes continuités thématiques entre les littératures de l’ère coloniale et celles de l’époque postcoloniale (jusqu’à l’extrême-contemporain), ainsi qu’entre les productions européennes, africaines et africaines-américaines. J’ai enfin prêté une grande attention aux constants dialogues entre littérature d’idées et littérature d’anticipation, prospective et fiction, pour montrer comment les fictions du futur africain avaient préfiguré, au tournant des xixe et xxe siècles, les débats et les méthodes de la prospective, qui n’a véritablement émergé qu’un demi-siècle plus tard. J’ai également mis en relief les influences réciproques de ces deux formes de pensée du futur, à compter des années 1960 : la prospective globale s’est alors nourrie de la science-fiction, mais les fictions du futur africain ont en retour transposé et transporté sur un continent souvent négligé par les prospectivistes les principaux rêves ou cauchemars de ces derniers, comme pour les expérimenter dans leurs plus intenses manifestations. J’ai démontré enfin que l’émergence d’une prospective et d’une science-fiction spécifiquement africaines, au seuil du xxie siècle, s’était elle-même inscrite dans le sillage des interactions entre prospective globale et fictions du futur africain.
Responsabilités actuelles
Directeur de Configurations littéraires (UR 1337)
Coordonnateur de l’institut thématique interdisciplinaire LETHICA (littératures, éthique et arts)
Président de l’Association pour l’étude des littératures africaines (APELA), depuis 2022
Responsabilités passées
Membre du Comité de rédaction d’Études Littéraires Africaines de 2008 à 2019, en charge des « dossiers thématiques ou monographiques » de 2010 à 2015.
Membre du Comité de rédaction des Cahiers d’Études Africaines, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris (2008-2016).
Co-directeur du Centre d’Étude sur les Représentations (2015-2017) : Idées, Esthétique, Littérature (CERIEL), membre de l’équipe d’accueil 1337, Configurations littéraires.
Lire, écrire, penser les littératures noires : études culturelles. Document de synthèse pour l’habilitation à diriger des recherches, 2012, 157 p. + recueil d’articles, 3 volumes, 624 p.
Lumières Noires, Discours Marron : indiscipline et transformations du savoir chez les écrivains noirs américains et africains ; itinéraires croisés d’Alain LeRoy Locke, V.Y. Mudimbe, et de leurs contemporains. Thèse de doctorat en littérature générale et comparée, 2004, 897 p.
Essais
Un nouveau catéchisme médiatique s’impose aujourd’hui, qui veut que le xxie siècle soit celui de l’Afrique, où se jouera bientôt l’avenir de l’humanité. Mais quelles formes prendront les futurs africains ? Faut-il espérer l’éden, ou plutôt craindre l’enfer ? Et où les études savantes et les fictions qui s’en emparent trouvent-elles leurs sources ?
En revisitant un siècle et demi de productions africaines, américaines et européennes, des années 1880 à nos jours, nous pouvons établir un double constat : dans leurs scénarios d’anticipation, qu’il s’agisse d’ouvrages de géopolitique, de prospective ou de fictions du futur, les auteurs contemporains réactivent souvent, paradoxalement, des imaginaires du passé. Ces derniers remontent, à tout le moins, à la fin du xixe siècle, et ils ont en commun de s’être figuré, de diverses manières, les possibilités d’un renversement des mondes.
L’Afrique au futur. Le renversement des mondes est le premier volume d’une trilogie critique dont la suite devrait être publiée en 2023 et 2024, dans la collection « Fictions pensantes » des éditions Hermann. Vous pouvez en consulter la table des matières ; l’introduction peut aussi être lue ici.
Livre recensé par :
Ninon Chavoz pour En attendant Nadeau, n°147, p. 50-52 [https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/03/23/projections-afrofuturisme-mangeon/],
Florian Alix pour Nonfiction.fr, le 28 avril 2022 [https://www.nonfiction.fr/article-11289-lafrofuturisme-du-xixe-siecle-a-nos-jours.htm],
Elara Bertho pour Diacritik, le 12 mai 2022 [https://diacritik.com/2022/05/12/utopies-africaines-retour-vers-le-futur/],
Jean-Louis Jeannelle pour Le Monde des livres, le 19 mai 2022 [https://www.lemonde.fr/livres/article/2022/05/19/ballet-oppressant-vie-cabossee-destin-de-refugies-quatre-envies-de-lecture_6126706_3260.html],
Thomas Michaud pour Lectures, le 25 mai 2022 [https://doi.org/10.4000/lectures.56493],
Pierre-Antoine Marti pour Futuribles, le 10 août 2022 [https://www.futuribles.com/fr/bibliographie/notice/lafrique-au-futur-le-renversement-des-mondes/] et Futuribles, n°451, novembre-décembre 2022, p. 113-116,
Aliocha Wald Lasowski pour L’Humanité, 22 septembre 2022 [p. 19, et en ligne : https://www.humanite.fr/culture-et-savoirs/afrique/essai-genealogie-des-futurs-africains-dans-l-histoire-litteraire-764578 ],
Alice Desquilbet pour Études littéraires africaines, n°54, 2022, p. 223-225
François Giovalucchi pour Esprit, n°496, avril 2023, p. 22-24.
En Occident, l'essor du roman est allé de pair avec celui de la démocratie : mais qu'en est-il en Afrique ? Comment la forme romanesque s'y est-elle liée à cet horizon politique, au point d'en dénoncer les déroutes comme les dérives, de l'ère coloniale aux temps postcoloniaux ? Inversement, quelles poétiques particulières cette exigence démocratique a-t-elle suscitées ? L'oeuvre d'Henri LOPES, écrivain et homme politique congolais de premier plan, peut se lire comme un véritable art du roman démocratique, particulièrement propice au traitement de ces questions. Elle est en effet le récit, sous couvert de fiction, des aventures de la démocratie en Afrique, de ses débuts glorieux à ses déboires récents. Elle est surtout un espace mettant en abyme, à travers toute une série de lieux, de circulations et de supports de diffusion (la presse, le livre imprimé, la radio et le cinéma), la réalité dialogique et parfois polémique qui caractérise ce régime au quotidien. Le roman démocratique est enfin, avec Henri Lopes, un certain art de conter et de mimer, qui privilégie les connivences avec son public et recourt aux modalités complémentaires du récit-confession et de l'enquête, puisant aussi bien aux sources du roman policier qu'à celles du récit ethnographique et du récit de filiation. Le tout au rythme d'une écriture francophone singulière, qui se joue souvent des codes littéraires – au risque de s'assumer parfois plagiaire.
Biographie finaliste du Grand Prix de la Biographie politique 2020, remis au Touquet-Paris-Plage le 12 juin 2021. https://www.letouquet.com/agenda/remise-du-grand-prix-de-la-biographie-politique/, https://www.viabooks.fr/news/julian-jackson-grand-prix-de-la-biographie-politique-du-touquet-de-gaulle-une-certaine-idee-de-la-france-125102
Recensé par:
Adam Craponne sur le site de Grégoire de Tours [https://www.gregoiredetours.fr/xxe-siecle/guerre-froide/anthony-mangeon-martin-luther-king-ethique-action/],
Pascal Pioppi sur le site de Magjournal77 [https://www.magjournal77.fr/le-coin-mag/item/53321-idees-de-lecture-la-place-publique-donne-des-ailes-et-du-piquant],
Marie-Jo Thiel dans la Lettre du CEERE (n° 141, juin 2020) [https://ethique.unistra.fr/actualites-et-agenda/actualites/actualite/?no_cache=1&tx_ttnews%5Btt_news%5D=11582&cHash=53fa71e89e03ec50fcff2111e37a65a5] ;
Ninon Chavoz sur Lectures-liens socio [https://journals.openedition.org/lectures/42676, mis en ligne le 4 juillet 2020],
Corinne Grenouillet dans Europe n° 1097-1098, Jacques Rancière / André Platonov, septembre-octobre 2020, p. 377-378 ;
Christine Le Quellec Cottier sur Fabula [https://www.fabula.org/revue/document13345.php, janvier 2021],
Rocío Munguia Aguilar dans Etudes littéraires africaines, n°50, décembre 2020, p. 268-269
Recensé par:
Catherine Golliau dans Le Point, Références n°62 (mars-avril 2016, p.122)
Ninon Chavoz dans COnTEXTES, 15 avril 2016 [http://contextes.revues.org/6143],
Florian Alix sur Nonfiction.fr, 30 avril 2016 [http://www.nonfiction.fr/article-8311-du_plagiat_considere_comme_un_des_beaux_arts.htm]
Corinne Grenouillet sur le site de l’Équipe de Recherche Interdisciplinaire Elsa Triolet Louis Aragon (ERITA), 9 mai 2016 [http://www.louisaragon-elsatriolet.org/spip.php?article631]
Bernard Mouralis dans Etudes littéraires africaines, n°41, 2016, p. 204-206 [https://www.erudit.org/revue/ela/2016/v/n41/1037828ar.html?vue=resume&mode=restriction]
Jean-François Duclos sur Fabula.org, 24/10/2016 [http://www.fabula.org/revue/document9903.php]
Abdoulaye Imorou sur Africultures.com, 6/12/2016 [http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=13885]
Bauvarie Mounga dans Etudes romanes de Brno, volume XXXVII, n°2, 2016, p. 264-266 [https://digilib.phil.muni.cz/xmlui/bitstream/handle/11222.digilib/135905/1_EtudesRomanesDeBrno_46-2016-2_23.pdf?sequence=1]
Recensé par :
Marion Coquet dans Le Point Références (oct.-nov. 2010)
Frédéric Saenen dans Parutions.com
Emmanuel Riondé dans Regards (5 : 62-63, dec. 2010)
Séverine Kodjo-Grandvaux dans Jeune Afrique (2605 : 102-103,12-18 dec., 2010)
Maxime Del Fiol sur Nonfiction.fr
Yannick Martial Ndong Ndong sur Culturessud.com
Frédéric Keck sur La Vie des idées
Eric de Rosny dans Études, revue de culture contemporaine
Alain Mabanckou sur son blog, 22 mai 2011
Jean Nemo dans Les recensions de l’Académie, Académie des Sciences d’Outre-Mer, juin 2011
Florence Paravy dans Études Littéraires Africaines (31 : 106-108, 2011)
Bernard Mouralis dans le Journal des Africanistes (volume 81 / 2 : 320, 2012)
Diversités, Liège, juillet-août 2015, n°5, p.8 (anonyme)
« Futurs africains : utopies et dystopies », textes réunis avec Ninon Chavoz, p. 5 -195 dans Études littéraires africaines, n°54, Metz, Centre Écritures / Association Pour l’Étude des Littératures Africaines, 2022, 254 p.
Recensé par Laurent Husson dans Études littéraires africaines, n°50, 2020, p. 261-263.
Recensé par Oscar Desjonqueres sur Lectures-Liens socio
Recensé par :
Abdoulaye Imorou dans Contextes
Aliocha Wald Lasowski dans L’Humanité
Rocio Munguia Aguilar dans Études littéraires africaines (39 : 219-221 2015)
Recensé par :
Vincent Jaury in Transfuge (25 : 18-19, primé « essai du mois », 2008)
Nathalie Levisalles dans Libération, 24 décembre 2008
Florence Paravy in Études littéraires africaines (27 : 129-131, 2009).
Alain Locke : Le Rôle du Nègre dans la culture des Amériques, et autres textes. Édition révisée, avec traduction de trois nouveaux essais, introduction, index, notices bio-bibliographiques, Paris, L’Harmattan, Collection Autrement Mêmes, 2009, 242 p.
Recensé par :
Kathleen Gyssels in Research in African Literatures (volume 42, n° 4 : 142-145, 2011)
Charles Scheel in Études littéraires africaines (28 : 92-94, 2009)
Frédéric Sylvanise in Revue Française d’Études Américaines (122 : 117-118, 2009)
Sarah Fila-Bakabadio in Gradhiva (10 : 216-217)
André-Julien Mbem sur Culture-sud
Robert Delavignette : Mémoires d’une Afrique française (texte inédit), tome I. Paris, L’Harmattan, coll. Autrement Mêmes, 2017, xxix-172 p. (avec la collaboration de Roger Little)
Robert Delavignette : Mémoires d’une Afrique française (texte inédit), tome II. Paris, L’Harmattan, coll. Autrement Mêmes, 2017, 210 p. (avec la collaboration de Roger Little).
Marcel Barrière : L’avenir des sociétés humaines. Le Monde noir. Paris, L’Harmattan, coll. Autrement Mêmes, 2019, XXIV-284 p. (avec la collaboration de Roger Little)
« Hypoculture et hyperculture : une lecture d’Erasure par Percival Everett (2001) », Actes de l’atelier « Hypoculture et hyperculture, la babelisation du moi », Groupe de Recherches en Littératures Francophones (GRELIF) au XXe Congrès de l’International Association of Comparative Literature, Paris-Sorbonne, 18-24 juillet 2013
26 mai 2023
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