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Doctorant (depuis 2016)
Titre de la thèse : Les enjeux de la vocation chrétienne en Afrique subsaharienne, de la bibliothèque coloniale à la littérature africaine contemporaine (sous la direction de M. Anthony MANGEON)
Résumé de la thèse :
La vocation chrétienne entendue comme un appel à devenir chrétien a été effectuée en Afrique subsaharienne par les missionnaires occidentaux à la période coloniale selon le triptyque de la christianisation, de la « civilisation » et de la promotion de leur patrie. Pour les missionnaires français que ce travail étudie principalement, les Africains à évangéliser furent perçus et représentés, pendant longtemps, en « sauvages » vivant à l’état de nature, ne disposant d’aucune culture. Au plan moral, leur profonde déchéance fut déplorée du fait qu’ils seraient la « race » maudite parce que descendant de Cham. La vocation chrétienne missionnaire reposa ainsi sur la logique voire l’idéologie d’élever les « Noirs » au niveau des « Blancs » par leur assimilation à la « civilisation » d’une part, et au Salut de leurs âmes des feux de l’enfer d’autre part. La mise en récit de ces représentations des Africains par les missionnaires français dans les ouvrages non-fictionnels et fictionnels de la bibliothèque coloniale installa la relation des évangélisateurs et des évangélisés dans une asymétrie de dominants/dominés.
Mais ces perceptions et représentations des Africains par les missionnaires qui prévalaient dans le déploiement de la vocation chrétienne au XIXe siècle et au début du XXe siècle surtout sont progressivement remises en cause au tournant des années 1920 avec la naissance de la littérature africaine. Des écrivains africains comme Mongo Béti, René Philombe, Aké Loba, etc. influencés par les thèses de la Négritude, et bien d’autres intellectuels de la cause africaine tels Valentin Mudimbe ou Sembène Ousmane critiquent comme un impérialisme occidental tout ce système hégémonique reposant sur la théorie raciale. Les « Œuvres missionnaires » en leur neutralité et humanisme se voient contestées par une part significative des premiers intellectuels africains pourtant formés dans les écoles chrétiennes. On voit dans la posture missionnaire tantôt une sorte de collaboration active, tantôt une passivité complice vis-à-vis du système colonial. À rebours, ces écrivains prennent la défense de la culture africaine et affirment le caractère propre de la personnalité africaine qui dispose d’une culture et d’une civilisation. Ils postulent qu’en Afrique subsaharienne, la vocation chrétienne doit prendre en compte cette culture et non pas celle de l’évangélisateur et évoquent à l’occasion quelques cas de missionnaires exemplaires qui se sont insurgés contre cet ordre établi.
Au tournant des années soixante, les indépendances africaines et le Concile Vatican II sortent clairement, au moins dans le principe, la vocation chrétienne de cette sorte de face-à-face entre les missionnaires blancs et l’intelligentsia africaine. La vocation chrétienne s’affirme dès lors pour les Africains comme un processus d’inculturation de la foi à partir de la réalité de leur vie. Mais cet effort d’appréhension de la foi chrétienne par la personnalité africaine comme une démarche de conversion fait remonter en surface plusieurs difficultés, contradictions et crises identitaires tant personnelles que collectives. Dans les œuvres du corpus, apparaissent des personnages et des entités de vie, écartelés d’une part entre l’héritage ancestral et les attraits de la mondialisation dans un continent ouvert à tous les vents des inégalités et des prédations ; et d’autre part entre les appels à la conversion des Eglises traditionnelles et les promesses de miracles des prophètes et autres marchands d’illusion d’Eglises millénaristes et évangéliques.
Ainsi donc, de part en part, il apparaît dans les œuvres étudiées que de multiples enjeux, implicites et explicites, sous-tendent la vocation chrétienne en Afrique où interagissent Dieu et les hommes. Au cœur de la rencontre entre l’Occident chrétien et l’Afrique dite « païenne », il y a incontestablement une grande complexité de situations et de représentations qui s’expriment dans les constructions discursives des uns et des autres.
Domaine de recherche :Études francophones, Littérature contemporaine d’Afrique noire, littérature missionnaire.
Formation, diplômes :
Master d’Art, Lettres, Langues, Mention Lettres, spécialité Lettres Modernes de l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3
Mémoire : « Les enjeux et les défis du traitement romanesque des figures de griots malinké comme des maîtres de la parole dans Monnè, outrages et défis d’Ahmadou Kourouma, En attendant le vote des bêtes sauvages d’Ahmadou Kourouma et L’Assemblée des Djinns de Massa Makan Diabaté » (2015)
Master 1 de Philosophie à l’université Paul Valéry Montpellier III
Mémoire : « Le sujet entre assujettissement et autoconstitution de soi chez Michel Foucault » (2017)
Licence d’Art, Lettres, Langues, Mention Lettres, spécialité Lettres Modernes de l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3 (2013)
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