Dans le cadre du séminaire « Frontières des Mémoires : mémorialistes,...
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Chercheur postdoctoral
Titres universitaires :
Agrégation de lettres modernes
Doctorat de l’université de Lyon
Domaines de recherche
Littérature du tournant des Lumières au premier réalisme
Influence des « Idéologues » sur la culture
Histoire littéraire de notions philosophiques (observation, analyse, méthode…)
Littérature et sciences (médecine, histoire naturelle)
Thèse : « Qu’il naisse l’observateur » : pensée et figures de l’observation, 1750-1850 (dirigée par Jean-Marie Roulin et soutenue à l’université Jean Monnet le 23 novembre 2020).
Jusqu’au milieu du xviiie siècle, les belles-lettres cherchaient à « mettre sous les yeux » du lecteur des objets absents. Mais cette fonction figurative repose sur une croyance en l’évidence sensible : deux observateurs, confrontés au même objet, y verraient la même chose. Or, ce postulat est mis à mal par l’idée, défendue par le sensualisme, qu’il existe un talent de bien voir, « l’esprit d’observation », qui diversifie les perceptions d’individu en individu. La crise qui en découle affecte à la fois la représentation littéraire et la science, à la recherche d’un consensus sur le monde sensible. Face à cette crise, la littérature a prétendu remplir une nouvelle fonction – qu’on peut appeler « méthodologique » : non plus « mettre des objets sous les yeux » mais (selon la formule de Louis-Sébastien Mercier) « remettr[e] sous un point de vue plus net et plus précis, des scènes qu’à force de les voir, [les lecteurs] n’apercevaient pour ainsi dire plus ». Cet ajustement mutuel des expériences ordinaires rapproche les textes réalistes des traités scientifiques sur l’observation parus entre 1750 et 1850, comme le montre l’échange de figures et procédés entre ces deux types de discours.
Postdoctorat : « Révolution démocratique et crise du sujet dans la littérature romantique (1800-1863) », supervisé par Bertrand Marquer.
La Révolution française a prétendu changer l’homme. Marcel Gauchet et Gladys Swain ont montré comment ce projet utopique, appliqué au « traitement moral » des fous par Pinel et Esquirol, avait révélé ses ambiguïtés. Tout en prétendant créer un nouveau sujet, maître de son propre destin historique, l’avènement de la démocratie dépossède paradoxalement l’individu, désormais produit par des institutions – que ce soit l’asile ou l’État. Si la folie est un lieu privilégié pour observer ces transformations, elle eut son parallèle dans le discours révolutionnaire sur les méthodes – des constructions intellectuelles visant à « réformer l’entendement humain » de manière démocratique. Ces deux refontes de l’entendement, traitement moral des fous et élaboration des méthodes, se rejoignent dans la « folie romantique ». De Benjamin Constant à Baudelaire en passant par Vigny ou Philarète Chasles, la folie romantique s’est souvent présentée comme le résultat d’un excès de méthode (analyse, observation…), révélant par là qu’elle participait de cette refonte de la subjectivité, tout en lui adressant une critique réflexive.
Choix de publications :
« L’observation, la mémoire et le prix de l’expérience dans La Comédie humaine », Nineteenth-Century French Studies, vol. 47, n°1-2, 2018-2019, p. 32-47.
« Chateaubriand observateur ? Scénographies de l’observation dans le Génie du christianisme », dans Chateaubriand : nouvelles perspectives critiques, Fabienne Bercegol, Pierre Glaudes, Jean-Marie Roulin (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2020, p. 197-213.
« La vanité inquiète de l’observateur dans Adolphe », dans Benjamin Constant : l’esprit d’une œuvre, Éric Bordas, Jean-Marie Roulin, (dir.), Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2018, p. 81-96.
« ‟Est-ce une réalité, est-ce une chimère ?” : la Révolution et l’idée de fiction dans Le Nouveau Paris de Louis-Sébastien Mercier », dans Fictions de la Révolution. 1789-1912, Jean-Marie Roulin, Corinne Saminadayar-Perrin (dir.), Presses Universitaires de Rennes, 2018, p. 23-35.
« Observation (Observateur) » dans Dictionnaire Balzac, Éric Bordas, Pierre Glaudes, Nicole Mozet (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2021, t. II, p. 916-918.
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