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Doctorante inscrite en 2021
Sujet de thèse : Théâtralités d'une révolution (1848-1873) (dir. B. Marquer)
Résumé :
Théâtralités d’une révolution, 1848 - 1873
C’est à la lecture de cette phrase connue de Karl Marx inaugurant Le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte qu’est née l’idée d’une thèse portant sur les représentations théâtralisées de la révolution de 1848 entre 1848 et 1873 : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ». La métaphore théâtrale comme instrument d’analyse de l’histoire, comme filtre de compréhension du monde est ancienne, mais il semble qu’en ce milieu du XIXe siècle une nouvelle signification lui est conférée. Car c’est bien dans un registre comique, parodique, voire boulevardier que l’histoire révolutionnaire et populaire s’impose à l’esprit des contemporains de 1848. Marx n’est en effet pas le seul à utiliser une telle métaphore pour suggérer une forme de dégradation de l’histoire : censeurs et historiens – qu’ils soient favorables ou non à cette révolution - y recourent volontiers.
Nos recherches s’attachent, en premier lieu, à prendre ces critiques à la lettre par l’étude du vaudeville à proprement parler, genre populaire s’inscrivant dans une veine comique, hégémonique en ce milieu du XIXème siècle. Par quels procédés, scéniques, textuels, y est représentée l’histoire contemporaine et quel discours sur l’histoire ces pièces délivrent-t-elles ? Dans quelle mesure ce discours, lui-même déterminé par un ensemble de forces historiques, sociologiques, économiques, s’inscrit-il dans le cadre d’une histoire des représentations ? Cette première partie se donnant pour objectif de dresser un état des lieux des pièces politiques de vaudeville parues entre 1848 et 1851 afin d’en dégager un ensemble de traits récurrents constitutifs d’un mode de représentation de la révolution.
Dans un second temps, guidée par l’exigence de décloisonnement entre littératures mineure et majeure, nous étudierons les représentations de la révolution de 1848 dans des romans représentatifs de la seconde moitié du XIXe siècle –principalement L’Education sentimentale de Flaubert, Cadio de Sand ou encore Le Ventre de Paris de Zola-, en soutenant l’hypothèse qu’un système d’échos et de réminiscences s’établit entre la pièce de circonstance que représente le vaudeville, oublié de l’histoire littéraire, et ces grands romans. La notion de théâtralité en tant qu’instrument herméneutique à la fois productif et problématique apparaîtra comme le pivot autour duquel s’organiserons nos recherches.
Enfin c’est à la lumière d’une poétique de la théâtralisation de l’événement révolutionnaire dans le roman fondamentalement déterminée par l’expérience de 1848 que nous serons amenée à étudier les possibles phénomènes d’interférence et de brouillage littéraires entre les représentations de 1848 et celles d’autres révolutions. Ainsi de Sand en 1867 qui, pour se préserver (et préserver son lecteur) du souvenir douloureux de 1848, opère avec Cadio un détour par 1793. Les mots de sa préface sont explicites : « ces choses sont encore trop près de nous pour être rappelées sans faire appel aux passions et aux ressentiments ». Qu’en est-il de la Révolution Française après 1848, de 1848 à travers la représentation de la Révolution Française ? Qu’en est-il de 1848 après la Commune ? Autant de questions qui aiguilleront l’ultime partie d’un travail s’édifiant dans une double perspective, décloisonnée et interdisciplinaire.
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