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Thèse soutenue le 06 décembre 2010, sous la direction de Monsieur Luc Fraisse.
Présence et fonctionnement de l'Eternel retour dans les œuvres littéraires du XXe siècle : Marcel Proust, Samuel Beckett et Claude Simon.
La thèse que j’ai soutenue consiste à définir la création artistique en général et littéraire en particulier comme un passage de la répétition-reproduction à la répétition-création, c’est-à-dire le passage d’une répétition stérile, à une répétition productive ou créatrice. Or, cette définition est le pivot même de la pensée nietzschéenne. En effet, son idée de la volonté de puissance consiste en un passage du nihilisme et du retour du même à l’éternel retour qui permet le retour du différent et la création originale et donc éternelle. La simple circularité formelle de plusieurs œuvres du XXe siècle - telle que La recherche du temps perdu - ne constitue qu’un seul aspect, l’aspect primaire. L’éternel retour qui dépasse largement la circularité, et même la renverse, permet de découvrir sous un nouveau jour toute la richesse des œuvres étudiées : leur non-finitude (structure spirale pour Beckett, structure labyrinthique chez Simon, et cercle toujours recommencé chez Proust).
On se demande pourquoi travailler sur une notion aussi caduque qu’est la création. Travaillant sur le Nouveau Roman, et lisant beaucoup la littérature moderne, j’étais sensible à cette notion de « la mort de la littérature » et notamment à son inaboutissement. Le fait que la littérature n’est pas morte alors qu’elle répète m’a poussée à m’interroger sur cette répétition et ses rapports avec la création artistique. Il est évident en effet que la répétition est tout le contraire de la création et pourtant la littérature, tout en répétant, reste pleine de ressources, reste novatrice.
Afin d’éclairer les liens entre la création et la répétition, notion que j’emprunte à Gilles Deleuze, j’ai commencé par l’idée selon laquelle la répétition ne peut être intelligible que dans ce rapport avec ce qui est répété, lequel peut varier du Même à l’autre en passant par le Même et l’Autre c’est-à-dire le Semblable. J’ai ensuite fait le lien entre ces trois aspects du répété avec les trois catégories de la représentation : L’identique, le semblable et le différent.
C’est à ces trois axes que j’ai consacré les trois moments de ma thèse. Dans la première partie, intitulée : « l’âge des dieux ou le supplice de Sisyphe », j’ai essayé de démontrer que la répétition sur le mode du Même est impossible, sinon sous forme de supplice et d’éternité infernale. En littérature, la stabilité de la répétition du Même aboutit à la stagnation et à la mort plutôt qu’à la création et la vie.
Dans une seconde partie que j’ai intitulée : « l’âge des héros ou le retour du semblable », j’ai voulu démontrer que la répétition est incomplète sur ce mode. Éros se mêlant à la mémoire fausse le souvenir pur et le matériau créatif devient insuffisant, car son objet fuit dans les méandres de l’inconscient.
Dans la troisième partie que j’ai baptisée l’âge des hommes ou le phénix renaissant, j’ai conclu à ce paradoxe selon lequel il n’y a de répétition que de ce qui « ne se répète pas » (dans le sens commun).
Autant dire que la répétition n’est pas une réitération du Même ni du semblable, mais une création du nouveau et que seule celle-ci est à répéter indéfiniment, mais toujours dans la différence. C’est ici que le rapport avec l’éternel retour se fait pertinent. Seul ce qui est différent se répète : la définition même de l’éternel retour.
- Littérature du XXe siècle.
- Interdisciplinarité : littérature, philosophie, psychanalyse et peinture.
- La narratologie.
- Marcel Proust, Samuel Beckett essentiellement.
- Le processus de la création littéraire mis en lumière par d’autres disciplines.
- Allocataire de recherche à l’université de Strasbourg (2002-2007).
- Rédactrice régulière dans une revue littéraire (2011-2012).
- Chargée de cours à l’université de Jendouba - Tunisie (2012-2014).
- Membre du laboratoire de recherche « Langues - discours et cultures » (2012-2014).
- Collaboratrice scientifique externe à l’université de Fribourg - Suisse (2014-2016).
L’imaginaire anthropologique de Samuel Beckett, accepté chez DROZ.
Une série d’articles sous le titre : « Personne et personnage modernes : approche interdisciplinaire »
Introduction : Interdépendance entre la conception de la personne et la création du personnage.
Premier volet I : Première crise de la personne humaine et désacralisation du personnage.
Premier volet II : deuxième crise de la personne humaine et désacralisation du personnage.
Deuxième volet I : Plaidoyer pour un personnage plat : le refus de la vraisemblance.
Deuxième volet II : Plaidoyer pour un personnage plat : l'esthétique impressionniste.
Deuxième volet III : Plaidoyer pour un personnage plat : L'esthétique du figé.
« Les Figures du vide dans l’écriture de Samuel Beckett »
« La circularité romanesque au XXe siècle : de l’euphorie proustienne à la dysphorie néoromanesque ».
« La digression simonienne ou l’expérience des limites »
« Le Cubisme : une esthétique de la surface » (volet 1).
« Le Cubisme : une esthétique de la surface » (volet 2).
« Mémoire de la littérature ou l’éternel retour du même I ».
« Mémoire de la littérature ou l’éternel retour du même II ».
« Mémoire de la littérature ou l’éternel retour du même III ».
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