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Scientifique, impersonnelle, désengagée : aucun de ces adjectifs ne
convient à l’observation entre 1750 et 1850. Ce qu’on appelait alors
l’« esprit d’observation » était un talent universel, dont l’existence
menaçait le consensus scientifique. Dans la philosophie sensualiste,
plus un individu est observateur, plus il se perfectionne au contact du
monde : l’observation ne dévoile la vérité qu’en faisant diverger les
esprits. Pour résoudre ce dilemme, la méthodologie se fit politique et
nourrit une pensée contestataire, de la bohème littéraire du XVIIIe
siècle aux socialistes du XIXe. L’invention de l’objectivité finit par
clore les débats, vers 1850, en annulant le génie d’observation au
profit d’une substitution conventionnelle entre savants. Néanmoins,
l’ancien schéma méthodologique se maintint dans la littérature réaliste.
L’auteur observateur définit un réel commun à partir d’une négociation
critique sur les talents. Cette littérature réaliste constitue donc une
proposition épistémologique originale, qui interpelle encore nos
sciences humaines.
Lucien Derainne, "Qu'il naisse l'observateur" : penser l'observation (1750-1850), Genève, Droz, 2022, 352 p.
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