11 septembre 2017: Soutenance de thèse de M. Tal Sela

Le CERIEL est heureux d'annoncer la soutenance de thèse de M. Tal SELA, intitulée:

Le roman africain francophone au tournant des indépendances (1950-1960). La construction d’un nouvel ethos d’auteur.

La soutenance aura lieu le lundi 11 septembre, à 8h30, dans l’amphithéâtre du Collège doctoral européen, 46 bd de la Victoire, Strasbourg.

Jury :

M. Anthony MANGEON, Directeur de thèse, Professeur, Unistra

Mme Ruth AMOSSY, Codirectrice de thèse, Professeur, Université de Tel Aviv

Mme. Catherine MAZAURIC, Professeur, Aix -Marseille Université (rapporteur)

M. Bernard MOURALIS, Professeur émérite, Université Cergy Pontoise (rapporteur)

Résumé de la thèse :

La littérature africaine n’existerait-elle pas ? C’est que pensent certains écrivains contemporains qui, à l’instar de Kossi Efoui (« la littérature africaine est quelque chose qui n’existe pas »), contestent la tendance critique/éditoriale de rattacher l’« écrivain africain » à une collectivité représentée à travers un mode d’expression fait de styles et de thèmes communs, étiqueté sous la dénomination « littérature africaine ». Kossi Efoui et après lui tous les autres signataires du célèbre Manifeste pour une littérature-monde (2007) cherchent à s’affirmer non plus comme « écrivains africains » mais comme écrivains tout court. Cependant, on peut constater que ce désir d’autonomie artistique existait déjà dans les années 1950.

Loin de vouloir mettre un terme au débat suscité ces dernières années autour de la question la de l’identité collective africaine extratextuelle de l’auteur, la présente recherche veut accorder toute son importance à l’identité que l’auteur élabore de manière singulière dans le texte. Procédant ainsi, la thèse révèle toutes les procédures discursives, argumentatives et stylistiques qui constituent à la fois l’œuvre et son auteur. Si les enjeux du discours littéraire sont ceux qui préoccupent un écrivain soucieux de l’avenir de son pays, sa singularité artistique dépend moins de son origine africaine que de sa manière originale de s’intégrer dans la République mondiale des lettres, à partir du champ littéraire français, en fonction de l’ensemble des discours littéraires et sociaux qui traversent ce champ particulier.

Munie des outils de l’analyse du discours et de l’argumentation dans le discours, la recherche examine l’image discursive (ethos) qui se construit dans les romans de deux auteurs : Le docker noir (1956) et Les Bouts de bois de Dieu (1960) d’Ousmane Sembène ; Le Pauvre Christ de Bomba 1956 et Mission terminée 1957 de Mongo Beti – les deux « écrivains africains » les plus réputés qui ont publié leur premier roman avant les Indépendances.