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Bientôt la soutenance de thèse de Mme Julie Gerber, le 2 octobre 2020 à 9h

Le 2 octobre 2020
De 09h00 à 13h00

L'Institut de littérature comparée et son groupe de recherches l'Europe des lettres sont heureux d'annoncer que

Mme Julie GERBER
Candidate au doctorat ès lettres en Littérature comparée
soutiendra sa thèse intitulée
« Écritures du Goulag : du témoignage à l’expérience contemporaine
(Varlam Chalamov, Jacques Rossi, Sergueï Lebedev) »

Vendredi 2 octobre 2020, 9h au Palais Universitaire de Strasbourg
(9, place de l'Université, en salle Fustel)

 Composition du jury :

Mme Tatiana Victoroff, maîtresse de conférence en littérature comparée, Université de Strasbourg (directrice de thèse)
Mme Elena Ertner, professeure en littérature russe, Université d’État de Tioumen, Russie (co-directrice de thèse)
Mme Luba Jurgenson, professeure en Études slaves, Université Paris-Sorbonne (rapporteur)
Mr Philippe Mesnard, professeur en Littérature comparée, Université Clermont Auvergne (rapporteur)
Mr Georges Nivat, professeur honoraire, Université de Genève

Résumé de la thèse

Ce travail analyse trois œuvres liées aux camps soviétiques du Goulag. Il porte en particulier sur deux témoignages littéraires d’anciens détenus : les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov (1978) et le recueil de chroniques Qu’elle était belle, cette utopie ! (2000) de Jacques Rossi, ainsi que sur un roman, La Limite de l’oubli de Sergueï Lebedev (2011) dont le narrateur est le petit-fils adoptif d’un ancien directeur de camp. Il s’agit de faire dialoguer ces récits testimoniaux avec un texte de fiction qui en prend acte, tout en témoignant de son propre temps. L’enjeu est de mettre en lumière une réflexion contemporaine sur les camps soviétiques de la part d’un « héritier de la mémoire ». La méthode comparatiste, bien que centrée sur la dimension littéraire, est pluridisciplinaire, ainsi que l’exige un tel sujet. Notre étude considère ainsi les dimensions linguistiques, historiques, philosophiques et anthropologiques de ces écritures. Le premier volet de ce travail comporte une interrogation sur les choix génériques et formels effectués par ces auteurs-témoins. Nous relevons les difficultés liées au langage pour restituer cette expérience ainsi que les stratégies mises en oeuvre pour les dépasser : l’écriture factographique et le recours à l’image, notamment à la photographie et au dessin. Le deuxième volet s’intéresse aux enjeux liés au corps et à la psychologie des narrateurs et des autres détenus, dans une tension entre introspection et description, intérieur et extérieur (du corps, du camp). La troisième partie, consacrée aux chronotopes « réels » et mythiques qui se superposent dans ces textes, analyse la temporalité spécifique du camp et les représentations de la nature sibérienne. Les textes sont mis en relation avec les traces matérielles et immatérielles du camp dans la société russe contemporaine, en touchant la question des paysages marqués (ou non) par le camp et celle des musées en lien avec l’expérience concentrationnaire.
Mots-clés : Goulag – Témoignage – mémoire – Corps – Héritage – Nature – Mythe.

Info publiée le : 25 septembre 2020