Archives 2022-2023

Éthique de la folie ordinaire : médecine, philosophie, littérature

9-10 mars 2023

Salle de conférence de la MISHA

Colloque organisé par Bertrand Marquer (UR1337  CERIEL) et Éric Marquer (Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne, Paris 1), avec le soutien de l'ITI Lethica.

Qu’est-ce que la médecine de l’esprit ? Une réponse spontanée convoque immédiatement une disciplineau sens où l’entendait Foucault, puisque « [l]a médecine n’a aujourd’hui plus de champ extérieur » (Les Anormaux, 1999, p. 250). Pourtant, la medicina mentis a longtemps constitué un objet philosophique, où la référence à la pathologie n’était pas prédominante, et où l’hygiène de la pensée ne supposait pas nécessairement une perspective médicale. On pourra y voir l’évolution des disciplines et de leur rapport de force, mais ce n’est pas cet aspect qui nous retiendra : plutôt ce qu’elle suppose de la conception de l’esprit, des moyens à employer pour le soigner, et de la hiérarchie des facultés que ce soin ordonne.

Ce projet se propose en effet de rendre toute sa complexité à l’apparente simplicité d’une expression (la médecine de l’esprit), en réfléchissant à ce qui fait l’objet du soin, puisque définir la médecine de l’esprit suppose de définir l’esprit dont on doit avoir soin.

Voir la présentation sur le site de Lethica

Vous pouvez Télécharger le programme (version modifiée le 8 mars : les sessions 2 et 3 ont été interverties)

 NB: Il est possible d'assister au colloque à distance, en se connectant à l'adresse suivante (zoom): https://us02web.zoom.us/j/9246394484
ID de réunion : 924 639 4484

Colloque : "Configurer le social. Études de moeurs (18e-19e siècle)"

17-18 novembre 2022

Amphithéâtre Alain Beretz (Nouveau Patio) et Salle de la table ronde (MISHA)

Colloque organisé par Lucien Derainne (projet DémoCritt.19, UR 1337, Strasbourg), Hélène Boons (Paris Nanterre), Bertrand Marquer (projet DémoCritt.19, UR 1337, Strasbourg)

On a souvent dit que la Révolution française constituait une rupture dans l’histoire des sciences de l’homme. Durant le moment 1800, l’apparition d’une « Société des observateurs de l’homme » ou l’invention du néologisme sociologie dans les manuscrits de Sieyès annonceraient une façon inédite d’appréhender l’être humain. Néanmoins, cette chronologie alignée sur l’histoire politique sous-estime le fait que le XVIII^e siècle avait produit une pensée du social – ce « mot nouvellement introduit dans la langue », selon les termes de l’Encyclopédie. Afin de mieux comprendre l’émergence de cette catégorie et ses rapports à la démocratie naissante, on se propose d’examiner côte à côte le XVIII^e et le XIX^e siècle, en mettant au centre des réflexions le corpus des « études ou tableaux de mœurs ». Des « Spectateurs » au réalisme, ces deux siècles ont élaboré des dispositifs littéraires qui, en modélisant l’observation, les pathologies sociales ou les types, ont rendu intelligible un nouvel ordre de phénomènes.

Vous pouvez télécharger le programme

Journée d'études (APELA) : Futurs africains

Les fables du tri : travail, entreprise, et conflits éthiques dans la littérature et le cinéma des XXe et XXIe siècles, colloque 12-14 octobre 2022

Ce colloque organisé par LETHICA avec le soutien de l'UR Configurations littéraires et de THALIM examine comment sont représentées, donc pensées, dans la littérature et le cinéma des pays capitalistes industrialisés, les logiques de tri à l’œuvre dans le monde du travail, dans toute l’étendue de son champ (grandes entreprises, milieu hospitalier et gériatrique, soin à la personne, enseignement, agriculture, artisanat, culture, édition, etc.). Il examinera en particulier la mise en texte / la mise en scène des conflits éthiques auxquels sont soumis des travailleurs appartenant à de nombreux corps de métiers.

Le travailleur d’aujourd’hui est soumis à de réguliers triages, de l’entrée dans l’entreprise (où il doit être sélectionné par des recruteurs) à sa sortie (où les motifs d’exclusion conduisant au chômage varient : raison économique, faute, plan de licenciement, harcèlement professionnel, etc.). D’autres salariés (DRH, directeurs de site, etc.) orchestrent le turn-over. Ces situations provoquent des conflits moraux, et posent plus généralement des questions éthiques : que faire, par exemple, quand on est chargé de la surveillance d’un hypermarché et qu’une collègue, appréciée de tous, est prise en flagrant délit de « vol » de coupons de réduction ? C’est le dilemme dans lequel se trouve pris Vincent Lindon dans le film de Stéphane Brizé, La Loi du marché (projeté le mardi 11 octobre à 18 h) : vigile récemment embauché dans un grand magasin, il doit trancher : sauver sa morale ou privilégier la conservation de son emploi (dont la famille dépend) ?

Le colloque des 12-13-14 octobre s’intéresse justement à la manière dont la littérature et le cinéma français, européen et africain, pensent le tri non seulement dans l’univers de l’entreprise ou le milieu ouvrier, mais également dans le monde paysan ou dans les services publics de l’emploi. Il accueille des chercheurs en littérature et cinéma, deux romanciers français (Arno Bertina et Gérard Mordillat), une psychologue spécialiste de la souffrance au travail (Marie Pezé) et un ancien DRH, dont le métier a consisté à licencier des collaborateurs.

Pour en savoir plus : Les fables du tri : travail, entreprise, et conflits éthiques dans la littérature et le cinéma des XXe et XXIe siècles sur le site de LETHICA